La Centrafrique a basculé dans la violence et le chaos en 2013, après le renversement du président François Bozizé par la rébellion de la Séléka, n’a toujours pas retrouvé la paix. (Ph.archives)

L’ex-président putschiste, François Bozizé est écarté de la présidentielle de son pays par la cour constitutionnelle. Cette dernière a invalidé sa candidature en précisant qu’il faisait l’objet « d’un mandat d’arrêt international pour assassinats, tortures,  équestrations et détentions arbitraires ». Il s’y ajoute qu’il  est sous sanction onusienne depuis 2014,lesquelles sanctions ont été renouvelées en juillet dernier.

Bozizé savait que sa candidature avait peu de chance de prospérer et c’est sans doute pour quoi, il a cherché à imposer le fait accompli, en se lançant dans la bataille électorale, depuis son retour dans son pays au mois de décembre 2019. La mise en scène a duré le temps de faire naître des illusions, mais la cour constitutionnelle a sorti le sabre juridique pour mettre fin au cinéma politicien. Que va faire maintenant Bozizé ? Se retirer tranquillement et attendre le 27 décembre, date du scrutin présidentiel ?

Rien n’est moins sûr ! S’il essaie de semer des troubles, il va étoffer son dossier judiciaire et donner des raisons à ceux qui veulent le traduire devant la CPI. Refaire un coup d’Etat ? Il ne semble pas avoir les moyens d’un  tel coup de force, et puis l’ONU est bien présente sur le territoire avec des casques bleus assez bien armés.

Bozizé pourrait aussi nouer une alliance avec un candidat sérieux et espérer des dividendes en cas de victoire de celui-ci. Quoiqu’il en soit, les options sont limitées pour un homme peu apprécié des chefs d’Etat de la sous-région  qui avaient souhaité son départ du pouvoir. Son retour manqué ne devrait pas leur déplaire.