Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a retiré les charges retenues contre un ancien chef de milice de République centrafricaine (RCA), car il n’y avait aucune perspective de condamnation, a annoncé jeudi le bureau du procureur.

 

Les procureurs avaient précédemment déclaré que Maxime Mokom, ancien coordinateur national des milices dites anti-balaka, avait joué un rôle clé dans un plan visant à prendre violemment pour cible la population civile musulmane en 2013 et 2014.

« Après avoir examiné l’ensemble des preuves dans l’affaire Mokom et à la lumière de l’évolution des circonstances concernant la disponibilité des témoins, il n’y a plus de perspectives raisonnables de condamnation au procès, même si les accusations étaient confirmées », a déclaré le bureau du procureur.

 

Lors d’une audience en août, Mokom a déclaré qu’il n’avait joué aucun rôle dans les violentes attaques contre des civils musulmans en 2013 et 2014 pour lesquelles les procureurs voulaient l’inculper.

Il a déclaré au tribunal qu’il était un réfugié coincé en République démocratique du Congo voisine pendant la majeure partie de la période mentionnée dans les accusations, tandis que les procureurs ont déclaré qu’il avait coordonné le déploiement des milices et supervisé les attaques.

 

La RCA est embourbée dans la violence depuis qu’une coalition de rebelles majoritairement nordistes et majoritairement musulmans, connue sous le nom de Séléka, ou « Alliance » en langue sango, a pris le pouvoir en mars 2013.

Leur domination a donné naissance aux milices chrétiennes anti-balaka. La CPI enquête sur les violences en RCA depuis mai 2014. Deux procès sont en cours devant la Cour, impliquant deux autres dirigeants anti-balaka et un dirigeant de la Séléka.