Depuis 2020,le Mali vit sous un régime militaire putschiste, censé conduire une « transition »qui aurait dû prendre fin le 26 mars dernier.

Les militaires s’y étaient engagés, avant  de se dédire et de reporter la présidentielle, sans fixer aucune autre date.

L’opposition et la société civile muselées ,qui ont brillé par leur silence, ont publié deux communiqués ,dimanche(31 mars),pour réclamer le retour à un régime démocratique civil.

C’est un premier défi politique lancé à une junte qui a annoncé le retrait du Mali de la CEDEAO, dans une démarche synchronisée,  si on peut dire, avec deux autres régimes putschistes du Burkina et du Niger.

Des actions politiques et diplomatiques sont en cours pour convaincre ces trois pays de revenir sur leur décision fractionniste et anti-panafricaniste.

Mais, jusqu’ici, c’est le statu quo qui prévaut.

Au Mali donc, les choses ont bougé et la junte va devoir réagir à cet appel pressant  qui montre que les forces démocratiques maliennes ,jusqu’ici, contenues par les putschistes par la force, passent à l’offensive.

Dans leurs communiqués ,elles s’engagent à utiliser  « tous les moyens légaux » pour réclamer l’organisation de la présidentielle.

La peur qui les tenaillaient n’opère plus car les citoyens maliens ,habitués à défier les régimes de dictature ,refusent  d’accepter une « transition sans fin ».

Et, ce d’autant que la situation sécuritaire reste problématique  ,dans un contexte de  répression politique et de crise économique aigue.

La junte ne rassure pas quant à sa capacité à rétablir la paix sociale, la réconciliation nationale ,et la redynamisation de l’économie.

La privation des libertés politiques n’est plus acceptable dans un pays qui a certes souffert de plusieurs putschs militaires, mais a, aussi expérimenté des régimes civils démocratiques.

Un pays où les populations ont déjà  vaincu plusieurs dictatures militaires.

Les maliens ont soif de liberté et veulent aller aux urnes et choisir à qui confier un mandat républicain pour diriger l’Etat.