Muhammadou Buhari, vainqueur des élections présidentielles nigérianes est confiant sur les élections législatives.

Les Nigérians ont voté samedi pour élire les futurs gouverneurs et représentants des assemblées locales des États. Lors de ce scrutin, le parti du président Muhammadou Buhari espère conforter sa victoire après la présidentielle de fin février.

Le Congrès progressiste (APC, au pouvoir) contrôlait jusqu’à présent 22 des 36 États de la fédération nigériane et le Parti démocratique populaire (PDP) du candidat malheureux à la présidentielle Atiku Abubakar 13. Le dépouillement a commencé après la clôture des bureaux de vote. Les résultats seront annoncés dans les prochains jours par la commission électorale (INEC).

Le scrutin s’est déroulé globalement dans le calme samedi mais il y a eu des enlèvements, des violences et des achats de votes ainsi que onze morts la veille et le jour du scrutin, selon l’AFP.

Un observateur local a été tué samedi par une balle perdue tirée par la police pour disperser des manifestants dans l’État d’Enugu (sud-est), a annoncé la police. Les manifestants demandaient le report des élections de samedi pour donner plus de temps à Ayogu Eze, candidat de l’APC, de faire campagne. Ce dernier avait obtenu jeudi d’un tribunal l’autorisation de se présenter.

Situation Room, une coalition de quelque 70 organisations de la société civile, a fait état de sept morts samedi. Lors de la présidentielle, 53 personnes avaient été tuées. Auparavant, Situation Room avait mis en garde contre une « escalade de la violence entre les partis politiques et leurs partisans et en leur sein ».

Les élections des gouverneurs ne sont organisées que dans 29 États, les autres ayant déjà fait l’objet d’élections partielles, mais l’ensemble des 36 États votent pour élire les représentants des assemblées locales.

Les postes de gouverneurs sont convoités. Ils tiennent les cordons de la bourse dans des domaines-clés comme l’éducation, la santé et les infrastructures, et leurs actions ont souvent plus d’impact direct sur la population que celles du président.

Pour rappel, Buhari a été réélu à la tête du pays le plus peuplé d’Afrique (190 millions d’habitants) avec 56% des voix à l’issue d’un scrutin relativement pacifique, dans un pays qui a une longue histoire de violences électorales. L’ancien général âgé de 76 ans, qui avait permis la victoire historique de l’opposition en 2015, la première depuis la transition démocratique du pays il y a 20 ans, a fait campagne sur le thème de la continuité.

Il a promis de continuer la lutte contre la corruption, son principal cheval de bataille, de redresser une économie peinant à se relever d’une difficile récession et de vaincre le groupe terroriste Boko Haram dans le nord du pays.