Le général Muhammad Buhari, président du Nigéria.

Au pouvoir depuis novembre 2015, le All Progressives Congress (APC), le parti au pouvoir, est secoué par des rivalités dans la course à l’élection présidentielle, prévue en février 2023. Le président sortant, Muhammadu Buhari, a en effet décidé de ne pas se représenter après deux mandats de quatre ans. 

Les primaires devraient se tenir d’ici le mois de juin prochain. Mais avec au total quatre candidats, elles s’annoncent très rudes au sein du parti majoritaire.

Les quatre candidats à briguer l’investiture du All Progressives Congress, sont notamment, le gouverneur de l’État de Kogi, Yahaya Bello, l’actuel ministre des Transports Rotimi Amaechi, le leader de l’APC et ancien gouverneur de l’État de Lagos, Bola Tinubu, et enfin l’actuel Vice-président nigerian Yemi Osinbajo. Ce dernier met ainsi un terme à des mois de spéculation sur ses ambitions présidentielles. 

Aujourd’hui âgé de 65 ans, Yemi Osinbajo, avocat et ancien professeur d’université affirme que les sept années passées à la Vice-présidence aux côtés de Muhammadu Buhari, font de lui le candidat idéal pour le poste de président de la République. D’ailleurs, il dit vouloir poursuivre les politiques et le programme du président Buhari.

Mais l’annonce de la candidature de l’actuel Vice-président Yemi Osinbajo, a été vécue par le camp de Bola Tinubu comme une trahison. Originaire de Lagos, sa ville natale, Yemi Osinbajo était considéré jusque-là comme un « protégé » de Bola Tinubu, dont il a longtemps été très proche. 

Entre 1999 et 2007, alors que Bola Tinubu est gouverneur de l’État de Lagos, il nomme Yemi Osinbajo ministre de la Justice et Procureur général de l’État. Les deux hommes font désormais figure de principaux adversaires de la primaire du All Progressives Congress. 

Une rivalité qui risque de mettre à mal les compromis trouvés lors de la Convention du parti qui s’est tenue le 26 mars dernier, et qui avait notamment pour objectif de surmonter les luttes intestines. 

Constitué en 2013 à partir de la fusion de trois partis politiques, alors opposés au président Goodluck Jonathan – leader du PDP, le People’s Democratic Party – le All Progressives Congress n’a remporté la présidentielle de 2015 que parce que le PDP était confronté à l’époque à ses propres scissions internes. 

Le vainqueur de cette bataille interne affrontera celui qui émergera du principal parti d’opposition, le People’s Democratic Party. Le mois dernier, Atiku Abubakar, aujourd’hui âgé de 75 ans et ancien Vice-président qui s’est déjà présenté à cinq reprises à la présidentielle, a annoncé sa candidature sous la bannière du PDP.