La situation sécuritaire au pays est instable depuis la chute du guide Libyen Mouaamar Kadhafi

Le chef du gouvernement de transition en Libye, Abdelhamid Dbeibah, a prêté serment lundi, plus d’un mois après sa désignation. Et ce, au terme d’un processus politique parrainé par l’ONU, pour sortir la Libye d’une décennie de chaos en le menant jusqu’aux élections prévues en décembre.

Dbeibah et ses ministres ont juré « de préserver l’unité, la sécurité et l’intégrité » de la Libye, au cours d’une cérémonie organisée au siège provisoire du Parlement à Tobrouk, à quelque 1.300 kilomètres à l’est de la capitale Tripoli.

Plusieurs ambassadeurs ont assisté à la cérémonie, ainsi que le président du Parlement, Aguila Saleh, qui a appelé à une « réconciliation nationale » et à « tourner la page du passé ». « Le moment de nous serrer la main est venu », a-t-il encore dit à l’occasion de cette percée politique sans précédent depuis 2014.

Le nouveau gouvernement d’unité nationale avait obtenu mercredi un vote de confiance « historique » des députés, dans un Parlement jusque-là profondément divisé et qui s’était très rarement réuni ces dernières années.

L’émissaire de l’ONU Jan Kubis a salué « une étape importante vers une Libye unifiée, démocratique et souveraine », appelant le gouvernement à « s’attaquer rapidement aux nombreux défis auxquels le peuple libyen est confronté ».

Des élections prévues pour le 24 décembre prochain

Après des années d’impasse dans un pays divisé en deux camps –l’un à l’Est, l’autre à l’Ouest–, M. Dbeibah, 61 ans, a été désigné Premier ministre par intérim le 5 février par 75 responsables libyens de tous bords réunis à Genève sous l’égide de l’ONU, en même temps qu’un Conseil présidentiel de trois membres.

L’équipe d’Abdelhamid Dbeibah remplace aussi bien le Gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, installé en 2016 dans l’Ouest, que le cabinet parallèle d’Abdallah al-Theni, basé en Cyrénaïque, dans l’Est contrôlé de facto par les forces du maréchal Khalifa Haftar. MM. Al-Sarraj et Al-Theni n’étaient pas présents lundi à la cérémonie.

Le nouvel exécutif “représentatif de tous les Libyens” est chargé d’unifier les institutions et d’assurer la transition d’ici les élections du 24 décembre, date à laquelle sa mission devrait théoriquement prendre fin.

Il est composé de deux vice-Premiers ministres, 26 ministres et six ministres d’Etat. Cinq ministères dont deux régaliens, les Affaires étrangères et la Justice, ont été attribués à des femmes, une première pour ce pays de quelque 7 millions d’habitants.