Ali Issaoui, le ministre libyen de l’Économie et de l’Industrie, menace de suspendre les activités d’une quarantaine de sociétés européennes établies dans le pays.

La Libye menace de suspendre les activités d’une quarantaine de sociétés européennes établies dans le pays. Ces sociétés n’auraient pas procédé au renouvellement de leurs autorisations pour poursuivre leurs activités en Libye.

Un décret de 4 pages a filtré dans la presse ce jeudi 9 mai, selon RFI. Sur la liste figurent une majorité de compagnies françaises et allemandes. Total, la société pétrolière française est en tête des sociétés suspendues. Parmi les autres figurent le groupe industriel allemand Siemens et l’entreprise de télécommunications Alcatel-Lucent, filiale du finlandais Nokia.

Le décret est signé par Ali Issaoui, le ministre libyen de l’Économie et de l’Industrie. Il a été diffusé à différentes institutions du gouvernement d’Union nationale (GNA) à Tripoli, selon RFI.

Ce décret « ne vise pas à rompre les relations avec ces sociétés, mais à les rappeler à l’ordre », indique un communiqué du ministère libyen de l’Économie et de l’Industrie, selon lequel, ces entreprises doivent prendre des mesures pour se mettre en conformité avec la loi libyenne.

Une période de grâce de trois mois leur est accordée, « sur recommandation du Premier ministre Fayez el-Sarraj », selon le communiqué du ministère. Certaines sociétés n’auraient pas renouvelé leurs autorisations depuis 2009 ou 2010, autrement dit depuis l’époque du colonel Kadhafi.

Rappelons que Tripoli avait accusé Paris de soutenir le maréchal Khalifa Haftar, son ennemi, qui mène une offensive contre la capitale Tripoli depuis le 4 avril pour déloger par la force, le GNA et ses milices. Une offensive qui a fait près de 400 morts jusqu’à aujourd’hui.

Fayez Al-Sarraj, Premier ministre reconnu par la communauté internationale, a souvent accusé la France de soutenir le maréchal Haftar. Mercredi, le chef du GNA a rencontré le président français à l’Élysée et visait notamment à s’expliquer sur ces critiques de Tripoli que Paris juge « inacceptables et infondées » sur ce soutien supposé à l’offensive du maréchal Haftar, selon l’Élysée. Suite à sa rencontre avec le chef du GNA, le président français a « réaffirmé le soutien » de la France au chef du GNA et a appelé à un cessez-le-feu sans conditions.