Le conflit en cours au Soudan a commencé à affecter la République centrafricaine (RCA), principalement la région du Nord. En raison de l’insécurité le long de la zone frontalière, le trafic entre le Soudan et la RCA a été gravement perturbé, entraînant une forte augmentation du prix des produits de base. Le Soudan approvisionne plusieurs villes de RCA, notamment Birao dans la préfecture de Vakaga et Ndélé dans la préfecture de Bamingui-Bangoran. Pendant la saison des pluies d’avril à octobre, l’accès est très difficile et l’approvisionnement dépend largement du Soudan. Pour certains articles, les prix ont doublé. Un sac de sucre de 50 kg, qui se vendait 40 000 XAF avant le conflit vaut aujourd’hui 80 000 XAF à Birao. Un petit bol de mil qui coûtait 500 XAF vaut désormais 1 000 XAF.

La région Nord de la RCA connaissait déjà une insécurité alimentaire aiguë, une situation qui devrait atteindre l’un de ses stades les plus graves d’ici août si une réponse adéquate n’est pas apportée. Selon l’ Aperçu des besoins humanitaires 2023 publié en novembre 2022, environ 120 000 personnes ont besoin d’aide humanitaire et de protection dans le Nord de la RCA, et les capacités d’absorption des besoins supplémentaires sont très limitées.

Des équipes humanitaires composées d’ONG, d’organismes des Nations Unies et d’organismes gouvernementaux sont arrivées le 29 avril à Am-Dafock en provenance de Birao non seulement pour évaluer plus avant la situation, mais aussi pour fournir une aide d’urgence, notamment de l’eau potable et des abris d’urgence. Selon le premier décompte, environ 6 000 personnes, dont 400 rapatriés centrafricains, ont traversé la frontière depuis le Soudan et vivent dans des campements spontanés à Am-Dafock, en RCA. La dynamique des nouveaux arrivants s’est stabilisée et les autorités locales discutent de la possibilité d’une relocalisation à Birao. En attendant, un partenaire humanitaire continue d’apporter, entre autres, une réponse médicale et nutritionnelle d’urgence aux arrivants, renforçant également le stock de médicaments au centre de santé local.

 

Am-Dafock se trouve dans une zone sujette aux inondations et avec la saison des pluies qui arrive le mois prochain, l’accès sera extrêmement limité. La communauté humanitaire travaille dur pour s’assurer que ceux qui en ont besoin reçoivent l’assistance requise en temps opportun, y compris en adaptant les arrangements logistiques. Avant le conflit, la présence humanitaire dans cette région frontalière était déjà très limitée.

 

Actuellement, les besoins les plus pressants comprennent les abris d’urgence, la nourriture, l’eau potable et les latrines.