Un mini sommet sur la migration a été organisé dimanche 24 juin par la Commission européenne.

Les 16 chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne(UE) qui se sont retrouvés ce jour à Bruxelles n’ont pas pu se mettre d’accord sur une position commune en ce qui concerne le traitement de la question brûlante des migrants.

Il est vrai que le mini-sommet est une rencontre qui prépare le grand rendez-vous des 28 et 29 juin du Conseil européen.

Mais, si les 16 qui semblent les plus disposés à chercher ensemble des solutions n’arrivent pas à parler d’une même voix ; la présence de pays comme la Hongrie ou encore l’Autriche lors du Conseil européen ne pousse guère à l’optimisme. Car ces deux pays refusent de coopérer et montrent une hostilité farouche contre les migrants.

Il est vrai que Victor Orban et Kurz sont des leaders de droite extrême qui flirtent avec les thèses néo-fascistes. Ils sont à des années lumière des « valeurs de solidarité pan-humaine » que la devise de la république française magnifie : liberté, égalité, fraternité.
Que toutes les religions mettent en exergue. Surtout la « fraternité » qui est, malheureusement à géométrie variable selon les variations des couleurs de peau.

Et le problème politique majeur est que la propagande est telle que dans beaucoup de pays les discours populistes y trouvent des munitions redoutablement efficaces. Les vainqueurs des dernières élections italiennes s’en sont donnés à cœur-joie, Victor Orban, aussi, sans oublier, outre-Atlantique Donald Trump qui avait insulté tous les musulmans et ensuite tous les Africains, et pendant la campagne électorale le « juge américain d’origine mexicaine » qui ne pouvait pas être objectif ?

La question migratoire est donc devenue un enjeu politique explosif en Europe que les leaders politiques n’osent plus aborder de front.

La chancelière Merkel a failli y perdre son mandat. Elle l’a sauvé de justesse et, encore, elle est toujours menacée. Sa situation est telle qu’elle est obligée de louvoyer. 
Macron a encore les coudées franches mais jusqu’à un certain point seulement car l’« ex-Front national » est à l’affût. Même si son leader Marine Le Pen est toujours dans le creux de la vague depuis son débat catastrophique contre Macron et sa défaite retentissante à l’élection présidentielle française.

Il y a maintenant l’Italie qui est dirigée par un gouvernement d’extrême droite qui souffle sur les braises ardentes d’un nationalisme qui sent mauvais et qui devrait rappeler des souvenirs de triste mémoire aux citoyens transalpins.

Quoiqu’il en soit, il y a une réalité politique nauséabonde qui se propage en Europe, si on peut dire. La question migratoire est prise en otage par des politiciens cyniques qui vendent du vent aux électeurs. Et ça marche car le racisme latent ne demande souvent qu’à s’exprimer. Dans les stades, par les tweets et aussi dans les urnes.

Dans ce contexte, une solution, tout simplement humaine, de la question migratoire, est une équation insoluble. Et pourtant l’Europe est obligée d’agir ou de continuer à subir les vagues migratoires et à renforcer les partis xénophobes et racistes qui vont faire empirer la situation. Car ils n’ont pas de solution et ne peuvent pas fermer les frontières de l’UE.