Le président tanzanien, John Magufuli, est au pouvoir depuis 2015.

Le chef de la délégation de l’Union européenne en Tanzanie a été rappelé à Bruxelles pour « discuter de la situation dans ce pays » d’Afrique de l’Est. Tout comme les États-Unis, l’Union européenne a publié ces derniers mois plusieurs communiqués pour s’inquiéter de la détérioration du climat politique en Tanzanie.

Selon Susanne Mbise, en charge des relations avec la presse pour l’UE en Tanzanie, Roeland van de Geer « a été rappelé à Bruxelles par son siège pour rencontrer de hauts responsables de l’UE et discuter de la situation en Tanzanie ». Dans un article publié vendredi, le site « Lettre de l’océan Indien », cité par l’AFP, affirme que le gouvernement tanzanien a donné 24 heures au diplomate néerlandais, également en charge des relations avec la Communauté des États d’Afrique de l’Est, pour quitter le pays.

Tout comme les États-Unis, l’Union européenne a publié ces derniers mois plusieurs communiqués pour s’inquiéter de la détérioration du climat politique en Tanzanie. En février, l’UE déplorait ainsi « les récents incidents qui menacent les valeurs démocratiques et les droits des Tanzaniens dans un pays largement respecté dans le monde pour sa stabilité, ses libertés et sa tranquillité ».

Le communiqué faisait suite notamment à la mort d’une étudiante tuée par une balle perdue de la police lors de la répression d’une marche de l’opposition et à la tentative d’assassinat, quelques mois plus tôt, du député de l’opposition Tundu Lissu.

Ces derniers jours, les associations de défense des droits de l’homme se sont mobilisées contre les déclarations du gouverneur de la province de Dar es-Salaam, membre du parti au pouvoir, qui a appelé lundi ses administrés à dénoncer les homosexuels, promettant des arrestations à compter de la semaine prochaine.

Depuis son accession au pouvoir en 2015, le président John Magufuli a été critiqué par des organisations de défense des droits de l’homme et de la société civile pour son autoritarisme, ses détracteurs l’accusant de réprimer l’opposition et la liberté d’expression.

En février, l’Église catholique de Tanzanie était sortie de son silence pour appeler l’actuel régime à respecter les principes démocratiques, notamment en mettant fin aux violations des libertés d’expression et d’association et aux attaques contre opposants politiques, journalistes, artistes et militants des droits de l’homme.