Le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, a été évincé par l’armée 

Le nouvel homme fort du Burkina Faso, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’Etat le 24 janvier, a été déclaré « Président » par le Conseil constitutionnel.

Dans une décision qui lui a été notifiée mercredi, le Conseil constitutionnel indique que « M. Paul-Henri Sandaogo Damiba, Lieutenant-colonel des forces armées nationales, président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR, junte au pouvoir, ndlr), est le Président du Faso », depuis le 24 janvier.

Damiba, est également « chef de l’Etat » et « chef suprême des Armées », selon cette décision.

Dans un communiqué publié hier jeudi après-midi, le Conseil précise que « l’audience solennelle de prestation de serment du Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba (…) en qualité de président du Faso, chef de l’Etat, est fixée au mercredi 16 février à 10h00 (GMT et locales) dans la salle d’audience du Conseil constitutionnel » à Ouagadougou.

La décision transmise au chef de la junte, en suivait une autre ayant constaté, « la vacance de la Présidence du Faso », après la démission forcée le 24 janvier du président renversé, Roch Marc Christian Kaboré.

Le Lieutenant-colonel Damiba est donc devenu officiellement le Président d’une transition jusqu’au retour à l’Ordre constitutionnel. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine, ont suspendu le Burkina Faso de leurs instances, sans plus de sanctions, demandant à la junte un calendrier « raisonnable » pour ce « retour à l’Ordre constitutionnel ».

Samedi, un décret de Damiba a annoncé la création d’une Commission composée de 15 membres en vue d’ « élaborer un projet de charte et d’agenda, assorti d’une proposition de durée de la transition et des modalités de mise en œuvre » dans un « délai de deux semaines ».

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est déclaré mercredi, « gravement préoccupé par le changement inconstitutionnel du gouvernement au Burkina Faso le 24 janvier », dans une déclaration adoptée à l’unanimité qui n’utilise pas les termes de coup d’Etat militaire et n’exprime pas de condamnation.