Omar Zinelabidine, chef du comité politique du Conseil militaire.

Au lendemain de la destitution d’Omar El-Béchir, resté 30 ans au pouvoir au Soudan, la foule des manifestants rassemblée à Khartoum est désormais déterminée à « chasser les généraux du régime ». Les chefs militaires soudanais ont tenté vendredi d’apaiser la rue en promettant un « gouvernement civil ».

Les principaux chefs de l’armée ont par ailleurs confirmé vendredi que le président déchu était en détention mais qu’il ne serait pas « livré à l’étranger ». Omar El-Béchir est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

Après des semaines de manifestations réclamant son départ, Omar El-Béchir, qui dirigeait le Soudan d’une main de fer depuis 1989, a été renversé jeudi par un coup d’État de l’armée qui a mis en place un « Conseil de transition militaire » pour deux ans.

Affichant leur rejet de cette transition, les manifestants ont passé leur sixième nuit consécutive devant le quartier général de l’armée. Malgré le couvre-feu imposé.

Les militaires au pouvoir ont cherché à les rassurer. Le futur gouvernement sera « un gouvernement civil, dans lequel nous n’interviendrons pas », a assuré à la télévision d’État le général Omar Zinelabidine, membre du Conseil militaire de transition, lui-même dirigé par le ministre de la Défense Awad Ibn Ouf.

À l’occasion d’un grand rassemblement pour la prière du vendredi, des milliers de femmes et hommes vêtus de blanc ont afflué sous un soleil brûlant devant le QG de l’armée à Khartoum, selon des témoins. L’imam de la prière était enveloppé du drapeau soudanais.

Le général Zinelabidine a affirmé vendredi que le Conseil militaire était prêt à « s’assoir avec les protestataires et à les écouter et à travailler main dans la main avec eux pour trouver des solutions » aux problèmes des Soudanais.

La décision du gouvernement le 19 décembre de tripler le prix du pain dans ce pays en plein marasme économique avait déclenché les manifestations. Une session d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Soudan a débuté vendredi à huis clos, à l’appel de six capitales, dont Washington, Paris et Londres.