Un vent de contestation souffle sur les pays arabo-africains.

Le Printemps arabe va-t-il se muer vers un été arabe ?

Les crises politiques qui secouent certains pays arabo-africains perdurent et plongent ces États, jadis gouvernés par des militaires en civil, dans des situations précaires voire des lendemains plus qu’incertains.

Les vendredis de protestations se suivent et se ressemblent. Le régime intérimaire navigue dans un flou total et tente d’apaiser la colère du peuple manifestant par un simulacre de lutte contre la corruption qui a gangréné le pays depuis des décennies, créant ainsi une Algérie d’en haut et une autre Algérie d’en bas.

Le “dégagisme” est devenu un cri de guerre, chantonné en chœur à longueur de journée par des manifestants qui ont fini de retirer leur confiance à la classe des anciens dirigeants qu’ils qualifient de “‘içâba” (bande de mafiosos). Nul ne sait pour le moment, comment la prochaine présidentielle, prévue constitutionnellement le 4 juillet prochain, va-t-elle être organisée et par qui ?

Certains craignent que le pays ne tombe enfin dans un vide constitutionnel…Les manifestants disent n’avoir pas du tout, confiance aux intérimaires, issus du système dont ils veulent se débarrasser.

En Libye, l’attaque du Maréchal Khalifa Haftar sur Tripoli depuis le 4 avril, rend la situation encore plus compliquée. L’envoyé spécial de l’ONU sur place, Ghassan Salamé ne cesse d’étaler sa désolation face au désaccord criard qui bloque le conseil de Sécurité, chaque fois qu’il s’agisse de se prononcer sur la situation en Libye.

Le projet de résolution introduit par la Grande Bretagne pour un cessez-le-feu à Tripoli, se heurte à un blocage systématique de la part des “amis” du chef de l’Est de la Libye, le maréchal Haftar. La France fut soupçonnée récemment d’avoir essayé de faire transiter des armes vers la Libye via la Tunisie, par le truchement des membres des services des renseignements français, déguisés en diplomates.

L’on sait, par ailleurs, que ces armes n’étaient pas en tout cas destinées aux hommes de Fayez al-Serraj, qui jouit -peut-être- injustement d’une légitimité ambiguë auprès de la communauté internationale ! La communauté internationale reste interpelée sur le statut qu’il faudrait attribuer au maréchal Khalifa Haftar, qui semble être le véritable maître du terrain.

Le mouvement appelle à une manifestation sans précédent.

Au Soudan, le Comité militaire de Transition entame depuis samedi dernier des négociations avec l’Alliance pour la Liberté et le Changement. Des progrès notables sont notés quant à la mise en place d’un Comité conjoint (militaires-civils) pour assurer la transition.

La durée de la transition et les modalités d’organisation d’élections de sortie de crise seraient arrêtées d’un commun accord. Il reste, pour chacune des deux parties de désigner ses éventuels représentants dans le Comité conjoint de Transition.

Au vu des perspectives envisagées, dans chacun des trois pays respectifs, n’est-il pas fondé de craindre que ce printemps arabe, ne perdure davantage pour se muer vers un été arabe ?