Le président malien Ibrahim Boubacar Keita s’est rendu dans le village de Koulogon, dans la région de Mopti.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a effectué vendredi une visite surprise dans le village peul de Koulogon (centre). Il s’agit du village qui a connu le massacre d’au moins 37 habitants le 1er janvier dans une attaque attribuée à des chasseurs traditionnels dogons.

L’attaque de Koulogon a été attribuée par les autorités maliennes à des « hommes armés habillés en tenue de chasseurs traditionnels dozos », qui prétendent protéger les Dogons contre les Peuls. Le bilan officiel est de 37 morts, plusieurs blessés et de nombreuses maisons incendiées.

Le président malien s’est rendu sur place « pour consoler les populations et présenter les condoléances de la nation aux familles des victimes », a déclaré à l’AFP le député de la région de Mopti (centre) Djibril Diarra, qui faisait partie de la délégation dont la visite n’avait pas été annoncée.

Les violences intercommunautaires se multiplient

Le conflit entre les communautés dogons et peules s’est exacerbé au niveau de la région dans un contexte de lutte contre les terroristes. Ces violences intercommunautaires ont fait plus de 500 morts civils en 2018, selon l’ONU.

A noter que le gouvernement malien a annoncé mercredi l’arrestation de sept « suspects » dans cette affaire, ainsi que celle de 24 hommes qui avaient mené le même jour une attaque dans un village proche, Bobosso, lors d’une opération au cours de laquelle un « assaillant » a été tué.

Une équipe d’enquêteurs de la mission de l’ONU au Mali (Minusma) est par ailleurs attendue sur place « dans les prochains jours », selon les autorités maliennes. Selon l’AFP, les violences se multiplient entre les Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture. Et ce, depuis l’apparition il y a quatre ans dans le centre du groupe terroriste du prédicateur peul Amadou Koufa.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes terroristes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.