La filiale sud-africaine de l’industriel français Thales sera poursuivi pour “corruption” avec l’ancien président sud-africain Jacob Zuma .

Le parquet sud-africain, vient de relancer ce vendredi 16 mars les poursuites contre le président sortant, Jacob Zuma. L’ancien chef de l’État, débarqué suite à la multiplication des scandales, comparaitra devant la justice sud-africaine aux côtés de la compagnie d’armement française Thales. Impliqués dans un scandale de corruption, ils vont devoir répondre de leurs actes.

L’étau se resserre sur l’ex-président sud-africain, Jacob Zuma. Lâché par les siens et toujours dans la ligne de mire de ses détracteurs, celui qu’on a surnommé « le président téflon » pour sa capacité à échapper aux scandales semble aujourd’hui dans l’impasse. Organisant un point de presse ce vendredi à Pretoria, le chef du parquet sud-africain a confirmé sa décision d’engager des poursuites.

Un homme comme les autres.

« Après examen de l’affaire, il y a des motifs raisonnables de penser que les poursuites judiciaires contre M. Zuma aboutiront ». C’est dans ces mots que s’est adressé à la presse le procureur général sud-africain, Shaun Abrahams. Organisant un point de presse en début d’après-midi à Pretoria le chef du parquet a affirmé que sa démarche s’opère dans « un soucis d’égalité de tous devant la loi ».

N’ayant pas obtenu d’immunité pour son après mandat, l’ancien président remplacé par Cyril Ramaphosa risque de se retrouver coincé dans les rouages de la machine judiciaire de son pays. En effet, le chef du parquet semble déterminé à affirmer son autorité et donner l’exemple et l’opposition s’en réjouit. « Zuma va enfin être jugé » lit-on sur les sites d’information alliés aux détracteur de l’ancien chef de l’État.

Une affaire 20 ans d’âge.

Selon les médias sud-africains, l’affaire qui refait aujourd’hui surface date de près de vingt ans. Des soupçons de corruption planaient alors autour de la signature en 1999 de contrats d’armement d’un montant de 4,2 milliards d’euros avec des industriels étrangers. Vice-président à l’époque, Jacob Zuma est donc soupçonné d’avoir touché des pots-de-vin, notamment de la filiale locale de la société française d’armement et d’électronique Thales.

Poursuivant Zuma jusqu’à la fin de sa carrière, cette affaire avait fini par faire tomber son conseiller financier en 2005. Voyant son porche collaborateur écopant de 15 années de prison, Zuma a pu échapper au même sort grâce à un vice de forme en 2009. Relaxé il a pu accéder à la présidence de l’ANC et du pays. Aujourd’hui, sa nouvelle position ne lui laisse aucune autre issue que celle d’affronter la justice.

Le dernier combat

L’acharnement des médias de l’opposition et la froideur dans le traitement de cette affaire par le parti au pouvoir indique que Jacob Zuma mènera seul son dernier combat. En effet, l’ANC s’est contenté de rappeler que « le camarade Jacob Zuma continue à être présumé innocent tant qu’il n’est pas déclaré coupable ». Pendant ce temps, l’opposition n’a pas caché sa joie en soulignant qu’il s’agit là d’une victoire pour tous ceux qui se sont battus pendant des années afin que Jacob Zuma réponde de ses actes. « Et il va le faire dès maintenant lit-on sur un communiqué de l’Alliance démocratique (DA)».