Le gouvernement a déployé quelque 1 300 militaires en renfort de la police pour lutter contre les gangs.

Le gouvernement sud-africain a déployé quelque 1.300 militaires en renfort de la police pour tenter d’endiguer la violence mortelle des gangs dans la banlieue de Cape Flats rongée par les gangs. L’objectif est de réduire la forte criminalité.

Cédant à la pression du gouvernement local et d’organisations de la société civile après 43 meurtres commis en week-end en juillet, le président Cyril Ramaphosa a donné son feu vert à un déploiement militaire temporaire de trois mois.

Gangrené par les gangs, mal surveillé par des policiers en sous-effectif, Cape Flats est devenu l’un des endroits les plus dangereux du pays. Mais un mois après leur déploiement, les troupes semblent avoir apporté un soulagement très relatif à une communauté pauvre, lasse de la forte délinquance.

« Les gens étaient tellement contents quand ils ont entendu que l’armée venait prêter main forte dans un contexte si désespéré, que la moindre petite amélioration les aurait soulagés », estime Kader Jacobs, qui anime une association communautaire dans le township de Manenberg, cité par l’AFP.

Les statistiques de la police indiquent une hausse annuelle de 6.3% des meurtres dans la province occidentale du Cap, avec presque 4.000 homicides commis d’avril 2018 à 2019. Un rapport sur la sécurité urbaine publié cette année par le Réseau des villes sud-africaines montre que Le Cap a le taux d’homicides le plus élevé du pays, avec 69 personnes tuées pour 100.000 habitants, soit le double de la moyenne nationale.

L’armée travaille grâce à des informations venant des communautés locales pour sécuriser des zones dans Cape Flats et permettre à la police d’effectuer des descentes et des arrestations, parfois sous les applaudissements des habitants.

Mais le nombre de tueries n’a pas beaucoup diminué. Malgré la présence de l’armée, 47 morts ont été recensées pendant le deuxième weekend d’août. Le ministre de la Police Bheki Cele a cependant souligné que bien qu’« envoyer des militaires dans les quartiers ne soit pas l’idéal », plus de 1.000 arrestations ont été effectuées pour des tentatives de meurtre, des vols et enlèvements.