Les manifestants sont déterminés à poursuivre leur mouvement.

Les organisateurs des manifestations antigouvernementales au Soudan viennent d’annoncer qu’ils sont déterminés à poursuivre la mobilisation jusqu’au renversement du régime. Les protestataires excluent tout dialogue avec le président Omar El-Béchir.

« Le régime doit tomber, c’est notre objectif ». C’est en ces termes que s’est adressé Mohamed Youssef, un porte-parole de l’Association des professionnels soudanais, lors d’un point de presse. L’association est présentée comme étant à la pointe de la mobilisation. Cette organisation regroupe entre autres des médecins, des enseignants et des ingénieurs. Mercredi elle a tenu sa première conférence de presse depuis le début des protestations, dans les locaux du principal parti d’opposition soudanais, Al-Oumma, dans la ville d’Omdourman, jumelle de la capitale Khartoum.

« Il n’y a aucun moyen de mener un dialogue avec ce régime », a poursuivi le porte-parole de l’Association des professionnels. Le parti Al-Oumma, qui soutient le mouvement, a réitéré son soutien aux manifestants. « Nous continuerons ce soulèvement jusqu’à ce que le régime soit renversé », a déclaré sa secrétaire générale, Sara Najdullah tout en appelant la communauté internationale et les organisations de défense des droits humains à apporter leur soutien afin que la lumière puisse être faite « sur les crimes du régime ».

Selon un bilan officiel, 30 personnes sont mortes depuis le début des manifestations le 19 décembre. L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch évoque elle un bilan de 51 morts.

Le président soudanais qui fait face à une des plus sérieuses contestations de son pouvoir depuis près de 30 ans, a affirmé que seules des élections peuvent aboutir à un changement de gouvernement. Il compte se représenter pour un troisième mandat à l’élection présidentielle prévue l’année prochaine.

Miné par une profonde crise économique, le Soudan est secoué depuis le 19 décembre 2018 par des manifestations quasi quotidiennes déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. Ces rassemblements se sont transformés en un vaste mouvement de contestation contre Omar El-Béchir, au pouvoir depuis un coup d’État mené en 1989.