Cinq manifestants dont quatre lycéens tués lors d’une manifestation à El-Obeid.

Cinq manifestants dont quatre lycéens ont été tués par balles lundi lors d’un rassemblement dans la ville soudanaise d’Al-Obeid. Une tuerie qui a suscité la colère au sein du mouvement de contestation qui a dénoncé « un massacre » et appelé à de nouveaux rassemblements.

Lundi à Al-Obeid, « cinq martyrs sont tombés sous les tirs de snipers lors d’un rassemblement pacifique », a indiqué un comité de médecins proche du mouvement, faisant état d’un nombre indéterminé de blessés.

Quatre lycéens font partie des cinq martyrs, selon Babikir Faisal, un leader de la contestation, cité par l’AFP. La ville d’Al-Obeid n’a pas connu de manifestations importantes depuis le début de la contestation.

Après ces violences survenues à la veille d’une reprise des négociations entre pouvoir militaire et contestation pour finaliser un accord sur la transition, les autorités ont imposé un couvre-feu nocturne dans la ville d’Al-Obeid et trois autres localités de l’État du Kordofan-Nord (centre).

Le rassemblement de lundi avait été organisé pour protester contre « une pénurie de pain et de carburant dans la ville ces derniers jours ». « Les écoliers ont été affectés, en l’absence de transports pour les conduire à l’école », selon les habitants. Outre le couvre-feu nocturne imposé pour une période indéterminée, le bureau du gouverneur du Kordofan-Nord a annoncé la suspension des cours dans toutes les écoles de l’État.

L’Association des professionnels soudanais (SPA), l’un des principaux membres de la contestation, a affirmé que des « balles réelles » avaient été tirées contre ce qu’elle a présenté comme une « manifestation d’écoliers ». Sur sa page Facebook, elle a appelé « tous les citoyens et médecins » à se rendre dans les hôpitaux où sont soignés les blessés, avant d’appeler à de nouvelles manifestations.

Le Soudan est en proie à un mouvement de contestation depuis décembre. Déclenchées après le triplement du prix du pain, les manifestations se sont transformées en opposition au président Omar El-Béchir, destitué et arrêté par l’armée le 11 avril après 30 ans au pouvoir.

Elles se sont poursuivies après la mise en place d’un Conseil militaire lui ayant succédé, pour réclamer un pouvoir civil et de meilleures conditions de vie.