Le Conseil constitutionnel acte l’annulation de la présidentielle du 4 juillet.

Le Conseil constitutionnel en Algérie a annulé de facto dimanche l’élection présidentielle prévue le 4 juillet. Il a également invalidé les dossiers des deux seuls candidats. Le Conseil constitutionnel a préconisé le prolongement du mandat du président par intérim qui se termine le 9 juillet.

La présidentielle du 4 juillet était massivement rejetée par les manifestants algériens, qui ont continué de protester après avoir obtenu la démission de Bouteflika, réclamant désormais le départ du « système » au pouvoir.

Les élections présidentielles étaient censées permettre l’élection d’un successeur au président Abdelaziz Bouteflika, qui a démissionné le 2 avril, sous la pression de la rue et de l’armée. Le Conseil constitutionnel rejette les deux dossiers de candidature déposés et annonce par conséquent « l’impossibilité de tenir le présidentielle le 4 juillet », a indiqué l’institution dans un communiqué.

Le Conseil a précisé qu’il revenait au chef de l’État par intérim de « convoquer de nouveau le corps électoral et de parachever le processus électoral jusqu’à l’élection du président de la République et la prestation de serment ».

Le Conseil constitutionnel suggère ainsi la prolongation du mandat du président par intérim, Abdelkader Bensalah, nommé le 9 avril après la démission de Bouteflika. Selon la Constitution, Bensalah assume la charge de chef de l’État pendant « 90 jours maximum », avant de transmettre ses pouvoirs au nouveau président élu dans l’intervalle. Il est donc maintenu de facto à son poste au-delà des délais prévus par la Constitution.

Le report de cette élection était l’une des principales revendications du mouvement de contestation, qui refuse tout scrutin organisé par l’appareil hérité des 20 ans de présidence de Bouteflika. Les manifestants réclament au préalable le départ des dirigeants actuels ayant participé au régime de Bouteflika, parmi lesquels le général Ahmed Gaid Salah, chef d’état-major de l’armée depuis 2004.

Devenu le véritable détenteur du pouvoir depuis le départ de Bouteflika, le général Gaïd Salah a réclamé la semaine dernière des « concessions mutuelles » dans le cadre d’un « dialogue » dont il n’a pas défini les formes, et une présidentielle « dans les plus brefs délais », sans évoquer la date du 4 juillet.