C’est le ministère espagnol des Affaires étrangères qui avait demandé à ce que les passeports des passagers ne soient pas contrôlés, lors de l’arrivée de l’avion algérien qui transportait Brahim Ghali. C’est ce que vient de révéler le général espagnol José Luis Ortiz-Cañavate, chef de la base militaire de Saragosse où avait atterri l’avion algérien qui transportait le chef des séparatistes du Polisario.

Cette déclaration d’un haut gradé de l’armée de l’air espagnole suscite une grande polémique en Espagne. Le général espagnol a révélé avoir reçu des instructions du ministère des Affaires étrangères pour ne pas contrôler le passeport du chef des séparatistes, à sa descente de l’avion.

Le département d’Arancha González Laya a violé l’accord de Schengen en accueillant Brahim Ghali, alias Benbatouche, a commenté la presse espagnole. Le journal « La Razon » affirme que l’on n’a pas permis au commandant de la base militaire de Saragosse d’avoir plus de détails sur ce vol, si ce n’est qu’il transportait un malade portant un passeport algérien.

Le général José Luis Ortiz-Cañavate l’a notifié dans un rapport adressé au juge du tribunal qui enquête sur l’entrée de Brahim Ghali sur le sol espagnol avec une fausse identité. Le chef de la base révèle qu’il a reçu, par téléphone, un ordre émanant de la division des relations internationales de l’armée qui lui a intimé l’ordre de ne pas soumettre les passagers de l’avion algérien à un contrôle de passeport et de douane.

Le journal El Espanol souligne que la justice espagnole a demandé de lui fournir le nom du responsable du cabinet de la ministre des Affaires étrangères qui avait demandé à la direction de l’armée de ne pas soumettre l’avion algérien au protocole d’inspection en vigueur.

 La ministre espagnole des Affaires étrangères se trouve ainsi pointé du doigt dans une affaire très embarrassante pour la diplomatie espagnole. La diplomate risque d’être poursuivie pour violation de la règlementation de Schengen qui exige des pays de l’UE de contrôler les passeports de tous les voyageurs non européens.

Le Parti populaire (PP, opposition) a appelé le Congrès des députés à convoquer la ministre des Affaires étrangères et sa collègue de la Défense pour les interroger sur l’enquête judiciaire menée sur cette affaire par le tribunal de Saragosse. Les députés du PP ont appelé à tenir une séance extraordinaire de la Commission des Affaires étrangères pour discuter des «mensonges qui ont entouré l’entrée légale du chef des séparatistes en Espagne ».