Le 25 avril est la date fixée par la CEDEAO pour obtenir de la junte guinéenne, 

un chronogramme de la transition qui doit aboutir à la restitution du pouvoir aux civils.

 

Alors que cette date approche à grands pas, Mamadi Doumbouya et ses camarades putschistes, jouent, plus que jamais ,la montre.

Ils viennent  de rendre publiques, 10 « étapes préalables », qui seraient nécessaires pour mener à bien la transition .Et boucler celle-ci ,avec l’organisation des élections présidentielles, comme dixième et ultime étape.

 

Le hic est que les actions à mener proposées, sont nombreuses et difficiles à réaliser ,et surtout, devraient être conduites par un pouvoir légitime,  parce que démocratiquement élu.

 

En effet, ils (les putschistes), veulent réaliser un recensement général de la population,  suivi d’ « recensement administratif à vocation civil », de l’établissement « du fichier électoral » et de l’élaboration d’une « Nouvelle Constitution ».

Une fois ces « travaux d’Hercule » terminés-ce qui devrait prendre des « années -lumière » politique, les putschistes organiseraient « un scrutin référendaire ».

Que des putschistes  s’arrogent le droit d’organiser des élections, eux qui s’en sont affranchis pour s’imposer  ,laisse dubitatif !

 

Comme leur sincérité, aussi,  est sujette à caution lorsqu’ils  défendent  « l’élaboration de textes  de loi organique »,un autre préalable pour l’organisation d’élections législatives, précédées  des locales.

 

Enfin la « mise en place d’Institutions nationales issues de la nouvelle Constitution », serait l’avant dernière étape d’un processus bouclé par la Présidentielle.

 

Evidemment ,la junte se garde bien de proposer un chronogramme qui mettrait à nu, sa volonté de prolonger, aussi longtemps que possible,  son bail au pouvoir.

 

Les nombreuses formations politiques qui ont boycotté le « Cadre de concertation inclusif », mis en place par Doumbouya, s’insurgent et pointent du doigt la volonté cachée de la junte de chercher à confisquer le pouvoir.

Tout laisse croire à un scénario à la « malienne »,  (avec un délai de 4 à 5 ans) ou burkinabè de (30 mois).

Alors que la CEDEAO avait exigé une transition de 6 mois ,certes pour mettre la pression sur la junte ; mais aussi ,pour la mettre en garde  contre toute tentative de monopolisation indéfinie  de leur règne illégitime.

 

Au vu des atermoiements et manipulations de la junte, en plus des actes violents posés : destruction de la résidence de Cellou Dalein Diallo, arrestation de l’ancien Premier ministre Khassory Fofana, entre autres, tout semble indiquer que junte et CEDEAO, vont vers une épreuve de force.

Comme avec la junte malienne !

Personne n’acceptera une confiscation du pouvoir par des putschistes illégitimes et fossoyeurs de la démocratie.

La Guinée n’est pas victime d’une malédiction qui la condamnerait à subir  des tyrans qui sacrifient sa population  et pillent ses richesses ,en hypothéquant l’avenir de sa jeunesse.

Elle va refuser  les manœuvres de Doumbouya et lutter avec détermination, pour retrouver sa liberté de choix, pour l’exercer.

Avec le deadline qui approche, la tension ,aussi va l’être et le clash risque d’être inévitable !

Les citoyens savent qu’ils leur faut affronter les putschistes  et pousser la communauté internationale à intervenir pour les dénoncer et les mettre en garde.

L’ONU, l’UA ,l’UE, les USA, entre autres, doivent se faire entendre et interpeller la CPI qui pourrait  faire entendre une voix dissuasive.

C’est le moment d’obliger Doumbouya à reculer !