La commission électorale annonce une nouvelle date pour les élections législatives.

Le président de la commission électorale en Guinée a annoncé samedi que les élections législatives, retardées depuis des mois, auraient lieu le 16 février 2020.

Les observateurs restent toutefois sceptiques quant à cette annonce. Car ce même président de la commission électorale avait proposé en septembre dernier la date du 28 décembre 2019 pour la tenue des élections législatives. Cette fois cependant, le nouveau calendrier a été adopté à l’unanimité des 16 membres de la commission présents (sur 17), a dit la commission dans un communiqué.

L’opposition et ses représentants au sein de la commission avaient dénoncé un projet irréaliste et servant, selon elle, le projet prêté au président Alpha Condé de briguer sa propre succession en 2020.

L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) avait conclu que la date du 28 décembre était « à reconsidérer ». L’OIF est un acteur accompagnant le processus électoral, responsable de la mise en œuvre des recommandations d’un audit du fichier électoral.

La nouvelle date de février 2020 est énoncée alors que la Guinée est en proie à une agitation meurtrière depuis qu’un collectif de partis d’opposition, de syndicats et de la société civile a appelé à manifester pour faire barrage à un éventuel troisième mandat du président Condé.

Rappelons que l’actuel Parlement est entré en fonctions en janvier 2014 pour cinq ans. Des élections devaient se tenir fin 2018 ou début 2019, mais n’ont pas eu lieu pour des raisons politiques et techniques, au milieu de querelles exacerbées entre la majorité du président Condé et l’opposition.

La mise à jour du fichier électoral s’est imposée comme un obstacle majeur. En janvier 2019, le président Condé a prolongé le mandat du Parlement jusqu’à l’installation d’une nouvelle législature à une date non spécifiée.

Le président de la commission électorale Amadou Salif Kébé a indiqué que la Guinée avait acquis le matériel électoral réclamé par l’audit électoral. Quant aux listes, leur révision a commencé et les remontées sont « très réconfortantes », a-t-il dit.