Le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, s’est adressé au chef de la junte guinéenne, le Lieutenant-colonel, Mamady Doumbouya. Intervenant, samedi, à Conakry, lors d’une Assemblée générale de son parti, le principal opposant de l’ancien président, Alpha Condé, a mis en garde le Président de la Transition, qu’il soupçonne de vouloir écarter les ‘’vieux’’, de la prochaine élection présidentielle, en limitant notamment l’âge des candidats ou en visant les anciens Premiers ministres.

C’est dans une salle comble et sous des applaudissements nourris que Cellou Dalein Diallo a pris la parole devant ses militants. Très en verve, l’opposant s’est directement adressé au nouvel homme fort de Conakry.

« En France, les Français ont élu Emmanuel Macron à 39 ans. Ils n’ont pas pris une loi pour exclure les vieux. C’est par le jeu démocratique que le jeune a été élu. Aux Etats-Unis d’Amérique, les Américains ont élu Biden à 77 ans. Ils n’ont pas pris une loi pour exclure les jeunes », a déclaré Dalein Diallo, qui avait revendiqué la victoire à l’élection présidentielle d’octobre dernier en Guinée, face à Alpha Condé.

Pour Cellou Dalein Diallo, « on peut faire campagne contre les vieux en se présentant comme un jeune candidat, mais il n’est pas question d’accepter qu’ils soient écartés par des subterfuges. Des gens ne peuvent pas s’asseoir à Conakry pour dire que c’est eux qui connaissent la volonté du peuple, il ne veut plus des anciens. On ne l’acceptera pas », a-t-il averti.

Rappelant avoir soutenu l’action des militaires qui ont renversé l’ancien président Alpha Condé, le 5 septembre dernier, Cellou Dalein Diallo a, toutefois, précisé que la classe politique est prête à soutenir la junte, mais pas à n’importe quel prix.  « Nous lançons un appel solennel au Colonel Mamady Doumbouya qui a une responsabilité devant l’Histoire. Nous savons qu’il a risqué sa vie pour faire tomber la dictature. Il faut qu’il résiste aux pressions divisionnistes, exclusionnistes », a-t-il encore martelé.

La junte au pouvoir en Guinée n’a toujours pas donné de chronogramme clair concernant la Transition déjà en cours, et dont la durée tarde à être fixée. Aucune date n’a été donnée, non plus, pour les prochaines élections dans le pays, malgré l’exclusion de la Guinée des instances de la Cédéao et les sanctions ciblées contre les nouveaux dirigeants.