La Cédeao a salué dimanche soir les différentes parties burkinabè pour « avoir accepté un règlement pacifique de leurs différends ».

L’organisation a également annoncé l’envoi d’une délégation à Ouagadougou dès lundi. Le colonel Paul-Henri Daliba n’est officiellement plus à la tête de la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso. Il a présenté sa démission le dimanche 2 octobre, au terme de deux jours de vives tensions à Ouagadougou notamment. Il a posé comme condition à son retrait sa sécurité et celle de ses soutiens.

Il exige également le respect des engagements à l’égard de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour un retour du pouvoir aux civils d’ici deux ans. Tard dans la nuit de samedi à dimanche, le colonel Paul-Henri Damiba a présenté sa démission.

Cette décision attendue depuis le coup d’État du 30 septembre permet au capitaine Ibrahim Traoré d’accéder au pouvoir. Le nouvel homme fort du Burkina Faso assure vouloir apaiser les tensions, encore vives à Ouagadougou notamment.

Dans un discours prononcé devant une trentaine de secrétaires généraux de ministères, le capitaine Traoré s’est excusé pour les militaires qui « ont troublé Ouagadougou » ces dernières heures. « Cela est arrivé parce que certaines choses ne fonctionnent pas bien », a-t-il dit. Selon lui, « il faut aller vite » pour changer cela, car « tout le pays est en situation d’urgence ».

Face à ce constat, il a appelé les manifestants à « se départir de tout acte de violence et de vandalisme (…) notamment ceux qui pourraient être perpétrés contre l’ambassade de la France ou la base militaire française » à Ouagadougou. Il a appelé « au calme et à la retenue ».

Le lieutenant-colonel Damiba était arrivé au pouvoir en janvier par un coup d’Etat ayant renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’inefficacité dans la lutte contre les violences djihadistes.

Mais ces derniers mois, des attaques tuant des dizaines de civils et de soldats se sont multipliées dans le Nord et l’Est du Burkina Faso, où des villes sont désormais soumises à un blocus des djihadistes.