Le Cedi, la monnaie du Ghana, a atteint son plus bas niveau historique face au dollar américain, sur fond de désaffection des investisseurs pour les actifs des marchés émergents.
Le Cedi n’arrête pas de chuter. Mercredi dernier à Accra, il fallait 4,85 cedis pour obtenir 1 dollar, soit le plus bas niveau historique pour la monnaie ghanéenne face au dollar.
La dépréciation de la monnaie est de plus en plus notable. En mai dernier, il fallait échanger 4,40 cedis pour avoir 1 dollar. Un mois plus tard, en juin, il fallait 4,43 cedis pour avoir le même dollar. D’après les données officielles, la monnaie s’est dépréciée de 5,3% au cours du premier semestre 2018, contre 3,3% durant la même période de 2017. Une situation compliquée que certains acteurs du marché expliquent à leur façon.
« C’est l’effet combiné d’un mouvement de liquidation des actifs des marchés émergents et d’une demande non satisfaite de dollars par les clients corporate », a expliqué un trader local de devises cité par Reuters.
Cette chute historique n’est pas sans conséquence sur l’économie du Ghana. Selon une étude du cabinet Databank Research sur la gestion de la dette du pays, cette dépréciation met en danger le programme de viabilité de la dette du pays, étant donné sa forte exposition aux investisseurs étrangers ainsi que les fluctuations du dollar américain.
« Bien que le gouvernement réduise la composante de la dette extérieure en raison de la forte exposition aux investisseurs étrangers, toute dépréciation de la monnaie locale augmente automatiquement le stock de la dette même s’il n’y a pas de nouvel emprunt », a indiqué le cabinet.
La source confie que le risque est encore plus grand du moment où même les obligations domestiques en Cedi sont aussi fortement souscrites par les investisseurs étrangers.