Le colonel malien, Assimi Goïta

Un groupe regroupant des partis politiques et des organisations de la société civile malienne a déposé un recours devant la Cour suprême lundi, demandant l’annulation du récent décret suspendant les activités politiques.

Le recours conjoint des groupes politiques et de la société civile condamne l’arrêté du 10 avril comme étant “tyrannique et oppressif”. Ils demandent son annulation par la plus haute cour du pays. Le délai d’examen du recours par la Cour suprême reste incertain.

Après avoir décidé de ne pas respecter leur engagement d’organiser des élections présidentielles pour rendre le pouvoir aux civils, comme ils s’y étaient engagés, les membres de la junte putschiste avaient fait adopter le 11 avril un décret pour « suspendre les activités des partis politiques et des associations à caractère politique ». Ils avaient justifié ce nouveau coup de force anti-démocratique par des « raisons d’ordre public ».

« Sont suspendues jusqu’à nouvel ordre, pour raisons d’ordre public, les activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations sur toute l’étendue du territoire national”, selon le décret pris à l’époque en conseil des ministres par le colonel Assimi Goïta, et lu devant des journalistes par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement. “Les actions de subversion des partis politiques et de leurs alliés ne font que se multiplier”, avait-on souligné dans le communiqué du conseil des ministres.

Une décision qui avait immédiatement fait réagir le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU. Il avait demandé au Mali” d'”abroger immédiatement” la suspension des activités des partis politiques.

La junte militaire actuelle du Mali est arrivée au pouvoir par un second coup d’État en 2021. Elle s’était initialement engagée à restaurer le pouvoir civil d’ici mars 2024, à la suite d’élections prévues en février de cette année. Cependant, ces élections n’ont toujours pas lieu.