Un meeting politique du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a eu lieu à Yamoussoukro ce week-end.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont assisté samedi à Yamoussoukro (centre) à un meeting politique du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal mouvement d’opposition. Une démonstration de force qui intervient un an de la présidentielle de 2020.

Lors de ce meeting, l’ex-président Henri Konan Bédié, chef du parti, a appelé à la « mobilisation pour obtenir une Commission électorale indépendante (CEI) consensuelle et indépendante » qui devra organiser la présidentielle de 2020. L’opposition estime que la commission électorale, réformée en septembre, n’est pas indépendante.

Les militants du PDCI ont pris d’assaut la place Jean Paul II de Yamoussoukro, ville natale de Félix Houphouët-Boigny, président de la république de 1960 à 1993 et fondateur du parti.

« À l’approche de l’élection présidentielle prochaine, le PDCI et ses alliés sont plus que jamais déterminés pour reprendre les rênes de ce pays », a déclaré Konan Bédié, sanglé dans un pagne blanc et vert et coiffé d’un chapeau blanc, qui n’a toujours pas dit s’il se présenterait ou non, selon l’AFP.

L’ex-chef de l’État (1993-1999) a adressé des critiques acerbes au régime du président Alassane Ouattara, avec lequel il était allié jusqu’en août 2018. Bédié a fustigé des « dérives dangereuses et totalitaires qui menacent notre République ». L’autre grand parti d’opposition, le Front populaire ivoirien (FPI), a participé à la rencontre qui s’est achevée dans le calme. Les deux partis sont en pourparlers pour former une alliance en vue de la présidentielle.

« Nous demandons le retour de tous les exilés civils et politiques, y compris Laurent Gbagbo et (Charles) Blé Goudé », a déclaré Bédié sous des applaudissements nourris. L’ex-président Laurent Gbagbo, fondateur du FPI, vit à Bruxelles depuis son acquittement par la Cour pénale internationale de crimes contre l’humanité, en attendant l’examen de l’appel formulé par la procureure.

Dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts, la prochaine présidentielle d’octobre 2020 s’annonce tendue en Côte d’Ivoire. Les élections municipales et régionales de 2018 avaient été marquées par de nombreuses violences et des fraudes.

Vendredi, l’ancien président de l’Assemblée nationale passé à l’opposition, Guillaume Soro, s’est déclaré le premier candidat à l’élection présidentielle.