La coalition rassemblée autour du candidat d’opposition Martin Fayulu a appelé jeudi à une grève générale aujourd’hui.

Une partie de l’opposition a lancé un appel à la grève générale vendredi. Le report des élections présidentielles dans certaines régions de la République démocratique du Congo (RDC) a suscité colère et indignations. Des manifestations ont éclaté un peu partout au pays pour protester contre ce report partiel des élections prévues dimanche.

La coalition autour du candidat d’opposition Martin Fayulu a appelé à une journée « ville morte » dans toute la RDC pour protester contre le report partiel des élections qui concerne plus d’un million d’électeurs sur 40, principalement dans le Nord-Kivu à Beni et Butembo (Est).

Lors d’un point de presse, la coalition Lamuka (« réveille-toi » en lingala) a demandé à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) d’annuler sa décision annoncée mercredi pour les régions de Beni-Butembo, dans l’Est, où se trouvent la plupart des électeurs qui seront privés de vote ce weekend, et Yumbi, dans l’Ouest.

La coalition entend cependant participer aux élections présidentielle et législatives de dimanche, a indiqué lors d’un point-presse Pierre Lumbi, directeur de campagne de Martin Fayulu.

Dès jeudi matin, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Beni contre le report du scrutin dans cette région frappée par une épidémie d’Ebola et des tueries de civils à répétition, selon l’AFP.

Les manifestants ont été dispersés par des tirs et des grenades lacrymogènes. Ils avaient tenté de se rendre vers l’antenne locale de la Céni après s’être rassemblés devant le quartier général des institutions et ONG mobilisées contre l’épidémie d’Ebola qui a fait 356 morts depuis début août. Des barricades ont également été dressées sous forte présence policière à Goma, chef-lieu de la province du Nord Kivu, selon une autre équipe de l’AFP.

Notons que la crise autour de la succession déjà trois fois retardée du président Joseph Kabila en RDC a repris de plus belle avec l’annonce du report. L’opposition a qualifié « d’injustifiable » ce report partiel qui met à l’écart selon elle ses bastions anti-Kabila.