Mohamed Ould Ghazouani a été investi jeudi 1er août nouveau président de Mauritanie.

Mohammed Ould El-Ghazouani succède à Mohammed Ould Abdelaziz

La cérémonie d’Investiture pour le nouveau président mauritanien Mohammed Ould Sheikh El-Ghazouani s’est déroulée jeudi 1er août 2019 à Nouakchott en présence de près d’une dizaine de chefs d’État africains dont notamment, les présidents : Macky Sall (Sénégal), Alassane Dramane Ouattara (Côte d’Ivoire), Ibrahima Boubacar Keïta (Mali), Adama Barrow (Gambie), Mahammadou Issoufou (Niger), etc. À noter également que les États-Unis, la Chine et la France étaient représentés par des délégations de haut niveau.

Le Président sortant Mohammed Ould Abdelaziz a prononcé son discours d’adieu en mettant l’accent sur son bilan positif notamment dans le domaine de la sécurité et de la construction des infrastructures. Il ne manquera de remercier le peuple mauritanien qui lui a fait confiance pendant deux mandats de cinq ans avant de dire toute sa fierté de constater que la démocratie en Mauritanie a atteint un niveau appréciable.

Il a ensuite évoqué les qualités de son successeur en soulignant que ce dernier bénéficie d’une grande expérience en matière du management des dossiers de l’État et qu’il est rassuré que ” la Mauritanie soit confiée à des mains expertes “.

Il revenait ensuite au nouveau président de passer à la prestation de serment proprement dite, avant de prendre la parole pour remercier, à son tour, le peuple mauritanien et ses pairs qui ont répondu massivement à son invitation. Aux Mauritaniens, il dira :” Je viens de me rendre compte que finalement, c’est le peuple mauritanien qui a gagné. Je vous rassure : À partir d’aujourd’hui, je suis le président de tous les Mauritaniens y compris ceux qui avaient voté pour d’autres candidats ou même ceux qui s’étaient abstenus “.

Le nouveau président Mohammed Ould Sheikh El-Ghazouani est cependant attendu sur plusieurs dossiers dont les plus importants sont notamment la sécurité, les inégalités sociales et les relations avec les pays voisins, entre autres. En effet, depuis 2011, aucun attentat n’a été commis dans le pays, contrairement au Mali voisin, empêtré dans une guerre depuis 2012.

La Mauritanie est aussi reconnue pour être l’un des acteurs-clés dans l’organisation sous régionale de lutte contre le terrorisme, le G5 Sahel. Il semble que le nouveau président soit conscient de l’importance d’un tel dossier, lui qui déclarait lors d’un meeting de la campagne électorale que « La sécurité du pays est au-dessus de tout ».

Ancien chef d’état-major des forces armées mauritaniennes et ancien ministre de la Défense, le général El-Ghazouani serait l’artisan de la réussite de la politique sécuritaire de son prédécesseur. Au-delà du défi sécuritaire, le nouveau président avait fait une promesse électorale qui résonne encore dans les oreilles de ses électeurs : « Une fois élu, je mettrai fin aux inégalités, aux disparités entre les différentes composantes de la société mauritanienne », avait-il lancé au cours d’un meeting dans les quartiers noirs de Nouakchott.

La Mauritanie est plus que jamais confrontée à des inégalités raciales, encore perceptibles dans la société. C’est que la population mauritanienne est composée d’arabo-berbères et de négro-africains. Ainsi, le pays reste marqué par ” la persistance de l’esclavage et de préjugés raciaux solidement ancrés dans certains milieux “.

Dans leurs observations finales concernant le deuxième rapport périodique sur la Mauritanie, les experts indépendants onusiens avaient insisté sur les difficultés rencontrées par « les victimes de situations d’esclavage pour déposer une plainte en vue de faire valoir leurs droits auprès des autorités policières et judiciaires ».

Ce défi est ombilicalement lié à celui des relations avec les pays voisins notamment le Sénégal et le Mali dont les populations sont biologiquement rattachées à celles de la Mauritanie, sans compter les ressources minières en partage, tels le gaz et le pétrole. Pour toutes ces raisons, le président El-Ghazouani est appelé à raffermir les relations de fraternité avec ces pays d’Afrique de l’Ouest, avec lesquels, il reste lié par le destin.

L’autre défi, sera de gérer pacifiquement ses relations avec l’Algérie et le royaume du Maroc. À cet égard, la fameuse “république sahraouie” constitue un problème à résoudre avec rigueur et pragmatisme. Certains analystes disent qu’il s’agirait en fin de compte, de choisir entre le Maroc et l’Algérie.