Abiy Ahmed reconduit par la coalition au pouvoir en Éthiopie.

La coalition au pouvoir en Éthiopie a reconduit à sa tête le Premier ministre Abiy Ahmed. Ce dernier a été reconduit suite à un vote quasi-unanime qui témoigne du soutien officiel apporté à son programme de réformes.

Les 177 grands électeurs du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF) ont ainsi massivement voté en faveur de l’actuel Premier ministre et du vice-Premier ministre Demeke Mekonnen lors du congrès de la coalition réunie à Hawassa (sud) depuis mercredi.

Selon la radio-télévision proche du pouvoir Fana, Ahmed Abiy a obtenu 176 voix sur 177, et Mekonnen Demeke 149.

Ahmed Abiy, 42 ans, a pris en avril ses fonctions de Premier ministre, après avoir été désigné par l’EPRDF pour succéder à Hailemariam Desalegn, poussé à la démission par des manifestations antigouvernementales.

Le mouvement de protestation avait débuté fin 2015 en région Oromo (sud et ouest), la plus importante ethnie du pays, puis s’était étendu courant 2016 à d’autres régions, dont celle des Amhara (nord).

Les manifestants exprimaient notamment leur colère face à la domination absolue sur l’espace politique de l’EPRDF, qui est au pouvoir depuis 1991 et contrôle tous les sièges du Parlement.

Pour rappel, Ahmed Abiy, lui-même un Oromo, a multiplié depuis sa nomination les réformes majeures, libérant des milliers de dissidents et de journalistes, faisant la paix avec l’ennemi intime, l’Érythrée, et annonçant la privatisation de grandes compagnies publiques.

Mais la multiplication des affrontements à caractère ethnique dans la capitale et des régions plus reculées a terni son action et fait craindre que le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique ne sombre dans la violence.

Près d’un million de personnes ont été forcées de fuir leur foyer après de violents combats entre les Oromo et la minorité ethnique des Gedeo dans le sud, qui ont éclaté peu après sa nomination.

En septembre, au moins 58 personnes ont été tuées dans des heurts entre communautés ethniques en périphérie d’Addis-Abeba. Les personnes fuyant ces violences ont affirmé avoir été prises pour cible par des groupes de jeunes Oromo car elles appartiennent à des minorités ethniques.