Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, titulaire du prix Nobel pour la paix

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a nié mardi que des gens meurent de faim en Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique confronté à une grave crise alimentaire due à une succession de conflits internes et à une importante sécheresse.

“Personne ne meurt de faim en Ethiopie”, a assuré le Premier ministre Abiy, répondant aux questions des députés à la chambre basse du Parlement, tout en reconnaissant que “des gens peuvent avoir succombé à des maladies” associées à la malnutrition.

Le Bureau du médiateur (Ombudsman) éthiopien – institution fédérale chargée de veiller à la bonne gouvernance et au respect de l’Etat de droit – a affirmé fin janvier avoir recensé près de 400 décès provoqués par la faim dans les régions septentrionales du Tigré et de l’Amhara.

Le chef de l’institution a précisé à des médias que ces décès étaient survenus au cours des six derniers mois. Des responsables locaux avaient dénoncé des morts de faim, mais c’est la première fois qu’une institution fédérale fait le même constat, constamment nié par le gouvernement de Abiy.

“On ne peut pas nous accuser d’ignorer la sécheresse et la faim”, a poursuivi le Premier ministre mardi, soulignant que son gouvernement avait débloqué plus de 250 millions de dollars “pour l’aide alimentaire” aux régions touchées. “Instrumentaliser la sécheresse à des fins politiques est criminel”, a-t-il martelé.

Plusieurs sources humanitaires interrogées par l’AFP en Ethiopie ont confirmé la gravité de la crise alimentaire en Ethiopie, indiquant toutefois ne pas disposer de données corroborant des décès directement dus à la faim dans le pays.