Mobilisation massive à Alger pour le dixième vendredi consécutif de manifestations.

Les rues du centre d’Alger ont été à nouveau noires de monde vendredi, le 10ème consécutif de protestation à travers l’Algérie. Des manifestations contre les figures du « système » restées au pouvoir après la démission le 2 avril du président Abdelaziz Bouteflika.

L’importante mobilisation, constatée également dans d’autres villes du pays, semble montrer que les contestataires restent déterminés à obtenir satisfaction de leurs revendications prioritaires. A savoir le départ des figures du régime Bouteflika et la mise en place d’institutions de transition.

Comme chaque vendredi, le carrefour de la Grande Poste, bâtiment emblématique des manifestations à Alger, était bondé et le cortège s’est étiré sur plusieurs km le long sur divers axes, selon l’AFP.

Des manifestants ont accusé les forces de l’ordre d’avoir mis en place des barrages filtrants afin d’empêcher les contestataires d’accéder à la capitale. Le cortège algérois s’est dispersé calmement en fin de journée. L’agence de presse officielle APS, qui a fait état des manifestations dans au moins 36 des 48 régions du pays, n’a recensé aucun incident dans le pays.

Pour rappel, trois frères, richissimes acteurs du BTP, membres de la famille Kouninef liée au clan Bouteflika, ont été placés en détention provisoire dans la semaine, notamment pour de présumés faits de « trafic d’influence » et des supposées irrégularités dans des contrats publics.

Au lendemain du limogeage du PDG de Sonatrach, géant public des hydrocarbures au centre ces dernières années de scandales de corruption, la justice a indiqué aussi enquêter sur Chekib Khalil, ex-ministre de l’Energie proche de Bouteflika et un temps poursuivi en Algérie pour corruption avant que les poursuites soient abandonnées.

Le placement en détention préventive, également cette semaine, d’Issad Rebrab, première fortune d’Algérie et patron du conglomérat Cevital, premier employeur privé du pays, qui entretenait des relations notoirement tendues avec l’entourage de l’ex-président, a semé le doute chez les contestataires sur les objectifs réels de ces enquêtes.