Les chefs d’État des pays du G5 Sahel vont rencontrer les bailleurs internationaux à Nouakchott.

C’est aujourd’hui que les chefs d’État des cinq pays membres du G5 SAHEL rencontrent les bailleurs de fonds dans la capitale mauritanienne. La question du financement sera encore posée, notamment en ce qui concerne le programme d’investissements prioritaires (PIP) concernant les zones frontalières des pays membres.

Et, plus globalement c’est la survie du G5 SAHEL qui est toujours en débat face à des bailleurs de fonds, manifestement réticents à…passer à la caisse. Depuis le début l’organisation dont l’utilité est réelle, peine à susciter un élan international de solidarité pour permettre aux pays que sont la Mauritanie, le Burkina, le Mali, le Niger et le Tchad de rendre vraiment opérationnelle une structure digne de ce nom pour faire face à la menace terroriste omniprésente dans la région.

La frilosité des bailleurs de fonds et le manque d’engagement des pays occidentaux, à l’exception de la France, est incompréhensible. Car le Sahel couve des terroristes criminels qui cherchent aussi à frapper l’Occident. Dans cette partie de l’Afrique, comme au Nigeria et en Somalie, sans oublier la Libye et la Tunisie se joue le destin du continent face aux nihilistes assassins qui, s’ils triomphent, viseront l’Europe et le reste du monde.

Cela, tout le monde le sait et les Européens, tout comme les Américains qui ont vécu des attaques terroristes sanglantes le savent. Mais alors, pourquoi tergiversent-ils à appuyer conséquemment le G5 Sahel ? Par manque de vision et de générosité.

Pourtant l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis avaient montré la voie en donnant, respectivement 100 millions et 30 millions de dollars. Cette action louable et qui témoigne d’une perspicacité politique remarquable devait constituer un déclic pour pousser tous les autres pays riches à mettre la main à la poche.

La lutte contre le terrorisme est partie intégrante de l’aide au développement dans la mesure où les terroristes ravagent des régions entières du continent et y hypothèquent toute possibilité d’émancipation économique et sociale. Sans sécurité le développement est une chimère.

On devrait se poser la question de savoir qui a intérêt à maintenir d’immenses régions africaines sous la menace terroriste ? Le G5 Sahel n’est certes pas la panacée mais il a le mérite d’exister et devrait être soutenu par les États et les bailleurs de fonds internationaux.

Les pays qui le composent sont très vulnérables car disposant de peu de moyens. Ils ont donc besoin d’une attention particulière de la communauté internationale ou de ce qu’il en reste.