Trump veut imposer ses règles aux palestiniens

Le projet de paix israélo-palestinien proposé par Trump n’a aucune chance d’être accepté, comme tel par les Palestiniens.  Ces derniers ont raison d’exprimer leur frustration et leur colère, d’abord parce qu’ils n’ont pas été consultés, encore moins associés dans l’élaboration du « PLAN TRUMP ».

Depuis deux ans, ils n’ont plus de contacts officiels et publics avec l’Administration américaine sur ce sujet. Ensuite, il y a l’annexion bénie des territoires occupés en Cisjordanie par Trump qui sonne comme une provocation.

La position logique et rationnelle a toujours été le démantèlement des colonies israéliennes, comme condition sine qua none pour faire la paix.
Avec l’existence  de deux Etats  israélien et palestinien, comme exigé par l’ONU depuis 1947.

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Ce que Trump prévoit est un fantôme d’Etat palestinien, vassal d’Israël qui ne serait ni viable ni vivable. Il serait comme Gaza, aujourd’hui, une prison à ciel ouvert.

Le programme économique de 50 milliards de dollars semble généreux, mais est-il crédible et réalisable sur un territoire fragmenté où une population en croissance permanente va se retrouver à l’étroit. Ce sera l’équivalent des bantoustans du système de l’Apartheid de sinistre mémoire. Assurément le plan de Trump n’est pas défendable objectivement.

Pour quoi alors l’avoir élaboré, en pure perte ? Pour sauver le soldat Netanyahou, inculpé, formellement, ce jour, de corruption, et qui a retiré sa demande d’immunité déposée au Parlement. Maintenant il devrait subir un procès à une date inconnue.

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D’ici là, gagner les élections serait un sursis pour lui et son ami Trump lui en donne les moyens politiques. Il ne va pas se gêner pour annexer de nouveaux territoires palestiniens, exacerber les relations entre Israéliens et Palestiniens, pour pouvoir réprimer et flatter les bas instincts de ses fidèles de la droite dure.

Le plan de Trump est, de ce point de vue une ingérence scandaleuse dans le processus électoral israélien. Que le rival de Netanyahou, Benny Gantz soit aussi invité à Washington ne change rien à l’affaire. D’ailleurs lui aussi a durci le ton et annonce des annexions de territoires dans la vallée du jourdain. Cette escalade démontre que le scrutin devrait se jouer à droite et pousser les protagonistes à la surenchère. Ce n’est guère le chemin de la paix.

Pour sauver ce qui pourrait encore l’être, les Européens doivent entrer en scène et proposer des « corrections » pertinentes, si cela était encore possible. Si Netanyahou, pressé par le temps, leur en laisse l’opportunité.

En fait Trump a aussi joué pour lui-même, pour faire diversion par rapport au procès pour destitution qui lui est intenté. Le Plan va alimenter les controverses et faire oublier les nouvelles déclarations de Bolton qui devraient mettre à mal la défense de Trump.

Le conflit israélo-palestinien n’intéresse pas vraiment le locataire de la Maison Blanche qui s’en mêle, en agissant comme un éléphant dans une boutique de porcelaine.