Le Fatah du président Mahmoud Abbas a envoyé une caravane sillonner différents pays africains dont l’Ethiopie, l’Afrique du Sud et le Sénégal(10 au total sont concernés).

L’objectif de cette offensive politique est de contrer l’influence d’Israel en Afrique et surtout d’empêcher que son souhait de se voir accorder un « statut d’observateur à l’Union Africaine » ne soit exaucé. Le report du « sommet Afrique/israel » naguère prévu au Togo est un motif de satisfaction pour les palestiniens. Et, au vu de la situation politique surchauffée au Togo ; ce n’est pas demain la veille qu’un tel sommet y sera organisé.

Dans cette affaire, le plus important est la prise de conscience des palestiniens de la nécessité d’investir le terrain africain sur les plans politique et diplomatique. Plus rien n’est garanti dans le monde actuel. L’époque des grandes batailles idéologiques est révolue. Même si le combat pour l’équité et la justice demeure plus actuel que jamais.

Les palestiniens ont droit à un Etat souverain comme les Israéliens. Comme en a décidé l’ONU depuis toujours et que Tel Aviv fait tout pour ne pas le permettre, notamment le premier ministre Netanyahou. Au début des années 90, entre Madrid, Oslo et Washington, les négociations de paix entre Arafat et Rabin avaient beaucoup évolué et un accord global semblait à portée de main. Hélas l’assassinat du premier ministre Rabin (en 1995) a fait dérailler le processus qui depuis lors s’enlise.

L’Amérique n’est plus en mesure de jouer un rôle de premier plan dans cette affaire pour de multiples raisons : l’arrivée au pouvoir de Trump et des républicains conservateurs, l’intransigeance de Netanyahou, le manque de charisme de Abbas, les divisions profondes qui minent les Etats de la sous-région, le manque de volonté politique des uns et des autres etc…

Mais la paix a encore un chemin à prendre si tous les pays épris de paix et de justice s’engagent à l’ONU, à l’UA, en Asie, aux Amériques pour le tracer et le sécuriser.

Les palestiniens ont donc raison de prendre l’initiative diplomatique en Afrique. Il est réconfortant de constater qu’ils font des progrès remarquables dans le domaine de l’unité de leurs groupes politiques. Le récent rapprochement entre le FATAH et le HAMAS est à saluer. Il va dans le bon sens.

L’affaiblissement politique est fils des querelles intestines qui minent les pays musulmans en général et du proche et Moyen Orient en particulier. La crise israélo-palestinienne est une plaie béante qui interpelle la communauté internationale. Les Européens ont une responsabilité historique dans ce conflit et doivent prendre toute leur part à sa résolution. Ils sont aux abonnés absents et cela doit être dénoncé.

Israél n’est pas au-dessus des lois et du droit international. Critiquer Netanyahou c’est cibler une politique à courte vue. L’intérêt, à long terme, des israéliens est de vivre en paix dans leur Etat avec des palestiniens libres et souverains dans le leur.

La solution des deux Etats n’est pas seulement possible ; elle la seule viable et politiquement acceptable.