La puissance et le modèle occidental sont en péril, dans un monde où autocrates, terroristes djihadistes et populistes en tous genres, rejettent la démocratie libérale et cherchent à définir un autre ordre planétaire, certes encore flou, mais éloigné des principes « universalistes » dont les Américains ,les Européens et les excroissances occidentales asiatiques, pacifiques et américaines sont les défenseurs.

Au sein même de ces pays occidentaux, le ver a fait des ravages dans le fruit ,avec la présidence Trump, qui s’est éloignée de la « croisade démocrate » et a joué la carte d’un conservatisme extrémiste.

Trump a porté des coups majeurs à la démocratie occidentale et affaibli l’OTAN.

Cette dernière semble s’en relever avec la guerre en Ukraine qui ressoude l’unité européenne, certes ,mais étale aussi ses faiblesses criardes.

Face à l’agression russe ,les occidentaux ,sans possibilité de s’engager dans la guerre, cherchent à affaiblir durablement l’économie de ce pays qui est tellement imbriquée à celle des européens.

Au point que les répercussions des sanctions vont impacter très négativement la reprise post-Covid, dans le monde entier.

Un premier point : la dépendance de l’Occident envers la Russie, mais aussi la Chine, deux puissances nucléaires ,donc intouchables militairement et qui sont partisans de l’autocratie, fragilisent l’UE, Washington et aussi le Japon, sans oublier tous les autres Etats embrigadés dans la mondialisation.

Un deuxième point met en exergue l’impossibilité pour les occidentaux de rallier le reste du monde à leur cause : Israël, les pays arabes, l’Afrique et de nombreux pays du Sud, jouent le réalisme politique.

Faire chorus avec l’Occident est risqué face à une puissance, certes affaiblie, mais capable de faire beaucoup de mal à tout adversaire identifié comme tel.

Et puis ,au conseil de sécurité de l’ONU, la Russie dispose d’un droit de véto qui le met à l’abri de résolution hostile.

Les limites du système onusien, post-deuxième guerre mondiale ,sont atteintes.

La nouvelle guerre froide, américano-russe et chinoise, se jouera ailleurs qu’à l’ONU.

Sur le marché économique mondialisé ,Moscou subit des difficultés graves ,mais peut toujours tenir la dragée haute à Washington.

Même si ,l’objectif final de Poutine ,dans cette agression, est nébuleux.

Kiev n’est pas encore tombée et c’est un échec, même si les troupes russes avancent et font des dégâts considérables sur les infrastructures ukrainiennes. Et un nombre de morts et blessés terrifiant.

Côté russe, les pertes sont aussi conséquentes.

Cette guerre devra s’arrêter car les russes ont obtenu, d’ores et déjà, le renvoi aux calendes grecques d’une éventuelle adhésion de Kiev à l’UE et à l’OTAN.

 

En vérité, les occidentaux n’ont jamais été disposés à ouvrir les portes aux ukrainiens qui ne remplissent pas les critères pour adhérer à l’UE.

Ils ont joué avec les ukrainiens ,comme ils le font avec les Africains ,en ce qui concerne l’aide économique.

Bruxelles est toujours resté figé dans des positions post-coloniales d’exploitation des ressources africaines payées à bas prix, sans se soucier vraiment des ravages de la misère.

C’est cet aveuglement qui explique ,aujourd’hui le retour de boomerang terroriste en Afrique, la percée de nouveaux régimes autocratiques militaires et populistes qui ciblent les occidentaux.

Même si ces militaires n’ont aucune solution sérieuse et vont accentuer la pauvreté dans leur pays respectif.

Ce cercle vicieux est bien le gouffre dans lequel le monde est piégé, avec une contestation de l’occidental,de plus en grande, sans l’élaboration de solutions alternatives.

L’Occident a toujours violé ses propres principes ,en matière de respect des droits de l’homme ,de promotion de la démocratie et de justice économique.

Colonialistes ,et auparavant esclavagistes, les occidentaux ont agi ,en porte-à-faux des valeurs qu’ils défendaient publiquement.

On comprend donc que leur voix rencontre de moins en moins une oreille attentive.

Mais, face aux autocrates russe et chinois ,les choix idéologiques principiels en faveur de la démocratie (à conjuguer aux réalités des différents pays) sont meilleurs ,parce qu’ils garantissent la liberté des peuples, en général.

Il ne faut pas jeter le bébé occidental avec l’eau du bain.

Il faut contester l’Occident, dénoncer ses errements et s’affranchir de sa tutelle idéologique, sans renier les principes démocratiques universels.

Dorénavant l’Occident a intérêt à changer de fusil d’épaule et à investir dans les pays du Sud, pour faire face à la menace terroriste et autocratique ,qui toutes, sapent les fondements de sa puissance économique.

L’attitude réservée de l’Afrique et des Etats arabes mérite un décryptage lucide.

Le soutien de ces pays envers le Nord ,n’est plus un acquis irréversible.

Chacun défend ses intérêts et refuse de se laisser entrainer dans un conflit aux conséquences dévastatrices.

L’Occident sait bien qu’il ne peut pas faire perdre la Russie, mais vise de l’affaiblir le plus possible, pour espérer ,à moyen terme, une chute de Poutine.

En cherchant à soulever les populations russes.

Contre les ogres russe et chinois, l’Occident n’a pas d’arme fatale.

Elle fait ce qu’il peut pour prolonger une guerre qui essouffle l’économie européenne et prend le reste du monde en otage.

Le déclin de l’Occident est bien un chemin de croix.