Après les trêves /pauses et échanges de prisonniers contre des otages, Tsahal a décidé de cibler la totalité de la bande de Gaza.

Ainsi les populations palestiniennes qui étaient censées être à l’abri ,dans le sud de l’enclave (le gouvernement israélien leur avait demandé de s’y rendre pour éviter les bombardements),ne le sont plus.

C’est la guerre totale ,du Nord au Sud.

Pourquoi ce changement : parce qu’après près de deux mois de combat, Tsahal n’a pas atteint son objectif qui est d’éradiquer le Hamas.

Cet objectif est, en réalité, impossible à atteindre et pour masquer cet échec, (le Hamas continue encore de tirer des roquettes depuis Gaza),Netanyahou qui joue sa survie politique ,choisit la fuite en avant ,dans les bombardements.

Le problème est que les victimes collatérales se multiplient et le nombre de morts à Gaza, dépasse largement ,maintenant ,les 15000 morts.

La ville est devenue un tas de ruines au Nord et, avec l’extension des attaques au Sud, risque de ne plus être qu’un vaste champ de bâtiments défigurés ,où les conditions basiques d’une vie normale ne sont plus réunies.

Israël va perdre, dans ce contexte, la bataille médiatique, avec les caméras qui vont continuer à zoomer sur les victimes femmes et enfants.

Les membres du cabinet de guerre et les leaders militaires de Tsahal, en sont conscients ,mais sont dans l’impasse d’une guerre ingagnable.

Il leur faut redéfinir le but de cette guerre et ,du reste c’est ce qui se dessine, avec les informations mises en exergue ,concernant les « responsables du Hamas, tués ».

Eradiquer le Hamas étant impossible, l’empêcher de tirer depuis Gaza, aussi, alors on énumère le nombre de tunnels détruits (500 ,selon un nouveau décompte),les caches d’armes découvertes « dans les hôpitaux »,et tous les « butins de guerre,possible ».

Mais, cela ne suffira pas pour « effacer » les failles béantes du renseignement israélien et de l’impréparation des forces de sécurité ,qui ont permis au Hamas de s’enfoncer dans le territoire israélien et d’y commettre « un massacre sans précédent »,dixit Benjamin Netanyahou.

Cette guerre va donc durer et des « ramifications » sont à craindre ,qui ont déjà commencé ,avec des escarmouches avec le Hezbollah libanais ,le Jihad Islamique et même, les Houthis yéménites.

Au-delà du Proche Orient ,des manifestations dans les capitales occidentales ,notamment où pro-palestiniens et pro-israéliens se regardent en chiens de faïence, fait beaucoup de torts à Israël.

L’expérience en cours démontre que seuls les Américains arrivent à obtenir des actes significatifs (pause, évacuation de personnes, entrée à Gaza de l’aide humanitaire, etc.) de la part de Netanyahou.

Mais leur action n’a pas encore abouti à un cessez-le feu définitif.

Maintenant que tout Gaza est soumis aux bombardements, on approche, inéluctablement de la fin de la guerre totale.

Même si « l’objectif de destruction des tunnels » pourrait justifier une forme d’occupation qui est inévitable.

C’est bien la « quadrature du cercle » car les occupations précédentes n’ont jamais été décisives ,en termes de conquête de l’enclave palestinienne.

Et, chaque retrait a abouti à une résurgence des mouvements de résistance.

Parce que les Palestiniens aussi, se battent pour leur survie ,dans leur patrie.

La guerre totale ou partielle n’est pas une solution pérenne. Celle-ci exige la reconnaissance officielle de deux Etats israélien et palestinien, vivant en paix,souverains et fraternels.

C’est bien possible, dans la mesure où ,vingt pour cent (20%) de la population israélienne est arabe et la cohabitation se passe bien.

La démographie et les intérêts politiques bien compris poussent à un vrai dialogue pour instaurer une paix incontournable. La force n’est qu’un moyen provisoire.

Comme l’affirme Jean-Jacques Rousseau : « le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir ».