Macron a fait une dissolution incompréhensible de l’Assemblée nationale française.

Cette expérimentation hasardeuse lui a fait perdre 80 députés et sa majorité relative de 250 élus parlementaires.

Sa coalition Ensemble n’en reste pas moins deuxième force politique au Palais Bourbon, précédée, du NFP (nouveau front populaire), mais devant le RN (rassemblement national).

Mais les chiffres sont trompeurs car le NFP comme Ensemble sont des coalitions ; alors que le RN est un parti qui totalise 141 députés et plus de 10 millions d’électeurs.

C’est une stratégie efficace qui a permis de déployer un « cordon sanitaire politique » pour casser la dynamique du RN et faire échec à sa déferlante qui a submergé les européennes. Et, aurait été en passe de le propulser à la tête du gouvernement, avec une victoire aux législatives.

Face à cette menace qui aurait balafré la face de la démocratie française et plongé l’Hexagone dans une nouvelle ère d’incertitudes et d’inquiétudes, grosse de dérives imprévisibles, les « républicains » ont fait front commun politique pour barrer la route à une formation dont les discours et les programmes visent la remise en cause les fondements du vivre ensemble de la France.

Cibler la double-nationalité, déclencher la chasse aux immigrés, remettre en cause le droit du sol, secouer les équilibres de l’union européenne (dont l’Allemagne et la France sont les premiers piliers), bref installer un climat de suspicion, voire de haine, dans tout le pays, tels étaient les risques à courir et que le sursaut républicain a permis d’écarter.

Pour le moment !

Le « OUF ! » de soulagement poussé par le journal : « LIBERATION », à sa une, pourrait n’être que de courte durée, car l’élection/reconduction de la présidente de l’Assemblée nationale, Mme Yael Braun -Pivet, membre de Ensemble est aussi le fruit d’un « coup politique »o rchestré par la coalition présidentielle et des membres du parti LR(les républicains),notamment.

Il acte, comme la non élection d’aucun membre du RN (parti le plus représenté à l’Assemblée) dans le Bureau de l’Institution (contrairement à la précédente) le démontre ,le refus absolu d’accepter « la légitimité démocratique » du parti d’extrême droite.

Ce choix, cette attitude politique, compréhensible, si on prend en compte la menace réelle de ce parti pour la démocratie, en général, si on se souvient que Hitler a été élu démocratiquement ,n’en pose pas  moins un problème de « cas de conscience démocratique »,doublé d’un autre risque qui serait de pousser les électeurs du RN , à se radicaliser davantage.

Pour, peut-être un jour, pouvoir creuser une brèche décisive dans le mur qui constitue cordon sanitaire.

La colère des électeurs est une réalité qu’il faut passer au peigne fin de la réflexion politico-philosophique.

La seule solution démocratique est d’aller à la reconquête de ces citoyens qui expriment des opinions dignes d’intérêt et qui votent RN pour exprimer leur colère.

Il faut aussi examiner les thèmes de campagne et les manipulations de ce parti populiste qui flatte ceux qui leur sous-traitent leur esprit critique, si on peut dire.

D’ailleurs le RN a été obligé de rétropédaler sur la question des « bi-nationaux » ; ce qui lui a certainement fait perdre des points. Il y a aussi des investitures malencontreuses (notamment une personne sous curatelle) et d’autres qui n’ont pas su tenir leur langue.

Nul doute que ces fragilités seront corrigées la prochaine fois et que le noyau dur du vote RN, qui est devenu un « vote d’adhésion » reste un défi redoutable pour tous les vrais démocrates.

Oui, il y a des faux démocrates et des faux républicains qui ne croient ni ne respectent ni les valeurs républicaines, ni la devise : liberté, égalité et fraternité.

Les suprémacistes, racistes, antisémite ont naguère braconné au sein du Front national dirigé par Jean Marie Le Pen qui a été condamné, à plusieurs reprises, pour propos antisémites.

Dans la lutte contre le RN, il faut rappeler ce passé qui ne passe pas. Mais aussi s’attaquer aux réalités complexes de l’heure que vit la France ,endettée, et dont la situation économique est problématique.

Cette situation est un terreau pour tous les extrêmes qui y puisent des discours simplistes qui flattent les bas instincts et n’apportent aucune solution durable.

Pour l’immigration, par exemple, la réalité incontournable est que toute l’Europe a besoin d’immigrés et, il en est de même pour tous les pays du Nord, le Japon compris (dans les pays occidentaux).

Il urge de mener le combat de la vérité des chiffres et de l’aide aux pays du Sud, pour accélérer leur émancipation économique qui, seule permettra de fixer leurs jeunes, sur place.

En ce qui concerne la situation actuelle de la France la nomination du premier ministre avant ou après les jeux olympiques est la nouvelle bataille politique qui commence.

Macron pourrait -il réussir un autre coup politique comme celui ayant permis la réélection de Mme Yael Braun-Pivet.

Rien n’est moins sûr !