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La sixième TICAD (conférence internationale pour le développement de l’Afrique) qui réunit le Japon et les pays africains se tient samedi et dimanche à Nairobi au Kenya.

Le premier ministre nippon, SHINZO ABE fera face à plus d’une trentaine de chefs d’État africains pour redynamiser la coopération entre l’Empire du soleil levant et le continent.

Le Japon, en pleine mutation économique mais qui demeure la véritable deuxième puissance technologique mondiale, derrière les USA, a une offre de coopération unique, « différente » de celle de son rival chinois.

M.ABE a raison d’affirmer que : « la force du Japon ce sont ses technologies de haute qualité et la formation du personnel ». Il a raison. Du reste les dirigeants africains apprécient au plus haut point la « qualité japonaise » symbolisée, entre autres, par les voitures « TOYOTA » qui sont très prisées sur le continent. La rigueur et le sérieux des coopérants nippons est aussi une valeur sûre qui « fait la différence ».

Japonais et Africains ont donc des intérêts convergents et toutes les raisons de coopérer. L’Empire du Soleil Levant a besoin de matières premières africaines et de marchés pour écouler ses produits. L’Afrique a besoin de la technologie nippone, de ses capitaux et de son aide au développement.

A Nairobi où va se tenir la sixième TICAD, la première sur le continent africain, une soixantaine de protocoles et des accords commerciaux devraient être signés. Trois volets seront pris en compte à savoir le développement économique, la formation des personnels et l’amélioration de la productivité. La question sécuritaire sera aussi abordée car, depuis la dernière TICAD en 2013, de nouveaux problèmes touchent les pays africains dont la chute des cours du pétrole, la recrudescence des attaques terroristes et la fièvre EBOLA. Ces nouvelles préoccupations seront prises en compte.

Il faut noter que le programme TICAD est aussi ouvert aux acteurs privés et aux organismes internationaux.

Contrairement à d’autres partenaires notamment occidentaux, les Japonais, eux, tiennent largement leurs promesses. En 2013, le Japon avait promis 28 millions d’euros à l’Afrique globalement. À la fin de l’année 2015, 67% de l’objectif était atteint. On ne peut pas en dire de même de beaucoup d’autres pays.

Evidemment la sixième TICAD aura en toile de fond la rivalité entre la Chine et le Japon pour les gros marchés africains d’infrastructures. Sur ce plan, la Chine a l’avantage du fait de ses énormes disponibilités en cash. Même si son économie est en « ralentissement ». Ni le Japon, ni les autres Occidentaux ne peuvent rivaliser sur ce plan avec les Chinois.

Aujourd’hui tous les pays développés ont besoin du marché africain en plein essor et qui offre des matières premières de toutes sortes indispensables à leur économie et industrie.

Le Japon dont l’économie reprend des couleurs a des atouts uniques scientifiques et technologiques dont l’Afrique a grandement besoin.

Le Japon a été le premier pays qui a prouvé que le développement industriel n’avait ni frontière de couleur de peau ni frontière géographique. Depuis il est resté dans le peloton de tête avec, encore beaucoup d’avance sur nombre de pays européens, aujourd’hui en ce qui concerne la robotique, par exemple.

L’Afrique peut beaucoup apprendre du Japon qui a su conquérir le développement sans perdre son âme. Au contraire.