le groupe « Boko Haram » 

La première économie africaine et le pays le plus peuplé du continent, le Nigéria est tenu en échec par une organisation terroriste, Boko Haram depuis 18 ans. Et à chaque fois qu’on pense que cette secte islamiste affiliée à Al Qaida et à l’Etat islamique(le flou prédomine) est en perte de vitesse, elle se remet en scellé, si on peut dire, par des attaques criminelles spectaculaires.

C’est le cas ces derniers jours avec le meurtre de 27 personnes et l’enlèvement de 300 à 500 élèves dans la localité de Kankara, dans l’Etat de Katsina, dans le Nord-Ouest du Nigéria. Selon des analystes qui suivent l’évolution des activités terroristes de Boko Haram, l’attaque menée à Kankara, un lieu éloigné des zones d’opération habituelles de cette organisation, démontre une montée en puissance de Boko Haram. On pourrait aussi cibler l’impuissance des autorités nigérianes et de l’Etat, curieusement dirigé par un général.

Buhari m qui a entamé son deuxième mandat, a lamentablement échoué à réduire les islamistes qui défient son armée et même la ridiculise. Que le théâtre d’opération soit vaste et inclut qutre Etats (Nigéria,Niger,Tchad et Cameroun, autour du lac Tchad), soit, mais il est beaucoup plus réduit et accessible que l’immense Sahel où opèrent différents groupes terroristes comme le GIA, Ansar Dine, Al qaeda etc.

En vérité seule l’armée tchadienne réussit à tenir la dragée haute aux terroristes ,en payant un lourd tribut  en hommes et en moyens financiers. Au point où, Ndjaména  a fini par se replier du Nigéria. Les soldats de Buhari brillent par leur inefficacité et cela reflète bien la situation générale du pays gangréné par la corruption sous toutes ses formes.

Le Nigéria est un géant aux pieds d’argile qui ne peut pas jouer son rôle de leader de l’Afrique de l’Ouest sur les plans économiques et politiques. C’est la faillite de l’Etat fédéral nigérian que met en lumière les succès terrifiants de Boko Haram. Des négociations seraient en cours avec les ravisseurs pour qu’ils libèrent les élèves.

En 2014, quelque 276 jeunes filles avaient été kidnappées à Chibok au Nigéria. 57 avaient réussi à s’enfuir et 107 libérées après 2 à 3 ans de séquestration, de viols et de tortures. Le monde entier avait été choqué. Il en est de même cette fois encore avec l’enlèvement de 300 à 500 élèves. Comment dans un pays organisé, cela est-il possible ? Autant d’élèves ?

A l’évidence l’Etat est aux abonnés absents dans le Nord du Nigéria où Boko Haram  dicte sa loi. Les forces de sécurité nigérianes qui étaient pointées du doigt à la suite de bavures sanglantes contre des civils(la CPI a interpellé le gouvernement d’Abuja),ont une occasion de prouver leur utilité sur le terrain de la lutte antiterroriste.

Mais la corruption généralisée n’épargne pas les forces de sécurité. C’est une des raisons de leur inefficacité chronique. Buhari doit relever le défi de terrasser Boko Haram, comme il s’y était engagé, en briguant la magistrature suprême. A-t-il les moyens militaires et le soutien populaire indispensable ? Rien n’est moins sûr !