Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a lancé officiellement la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle.

Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a lancé officiellement la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle. Buhari est en effet candidat à sa propre succession, lors des prochaines élections présidentielles qui auront lieu le 16 février 2019.

Candidat du parti au pouvoir, le Congrès des progressistes (APC), Muhammadu Buhari a été élu président en 2014. Il a été le premier candidat de l’opposition au Nigeria à battre un président en place, dans ce pays de 180 millions d’habitants. Cet ancien général de 75 ans avait déjà dirigé le pays entre 1984 et 1985 pendant les dictatures militaires. Mais aujourd’hui, Buhari doit affronter une vague de mécontentement populaire et une opposition de plus en plus organisée.

Lors du lancement de sa campagne dimanche soir à Abuja, il a affirmé avoir tenu ses promesses en termes de sécurité, d’économie et de lutte contre la corruption. Mais il a reconnu qu’il restait du travail à faire pour que tout le monde puisse en bénéficier, pas seulement quelques-uns, dans un pays où les inégalités entre riches et pauvres sont colossales et où les infrastructures de base (électricité, hôpitaux, routes, etc.) sont toujours déficientes.

Officiellement, 78 candidats devront s’affronter pour la présidence. Mais le vrai duel se jouera entre M. Buhari et son rival du Parti populaire démocratique (PDP), Atiku Abubakar. Cet ancien vice-président d’Olusegun Obasanjo (1999-2007) bénéficie d’un large soutien de son parti, notamment après une vague de défection au sein du parti au pouvoir.

Vingt-quatre pays (dont les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne…) ont quant à eux appelé à « des élections libres, équitables, transparentes et pacifiques ». « Nous exhortons toutes les parties prenantes – acteurs politiques et non politiques – à s’abstenir de prononcer des discours de haine et à adopter une position ferme contre la violence », pouvait-on lire dans une lettre commune. Les signataires se sont dits « gravement préoccupés » par l’achat de voix, l’intimidation à l’encontre des électeurs dans les récentes élections de gouverneurs et des élections primaires des partis.