Le général Muhammad Buhari, président du Nigéria.
Le général Buhari, président du Nigéria n’a pas encore relevé le défi sécuritaire qui met en péril la nation et son développement économique. Il en est loin au vu des attaques de plus en plus nombreuses du groupe terroriste Boko Haram qui a repris du poil de la bête.

La recrudescence des kidnappings de jeunes filles dans les écoles témoigne de l’échec cuisant du gouvernement à assurer la sécurité dans le pays et de l’impuissance de son armée à anéantir les terroristes.

Le candidat Buhari qui s’était engagé à réduire Boko Haram déçoit ses compatriotes par ses atermoiements et son incapacité à agir de manière efficace et décisive. Il est vrai que sa longue absence du pays pour se faire soigner fait encore planer le doute quant à son état de santé véritable. Quoiqu’il en soit, force est de constater que Boko Haram qui avait été, dans un premier temps sérieusement secoué, est plus actif que jamais et menace l’existence même de la république fédérale.

Le Nigéria a toujours été un géant aux pieds d’argile. Pays le plus peuplé du continent africain avec plus de 170 millions d’habitants, disposant de revenus pétroliers importants ; il est malheureusement gangréné par la corruption et le manque de leadership. Il avait tout de même réussi à évincer l’Afrique du Sud de la première place économique continentale et semblait être sur une rampe de lancement pour une croissance économique sans précédent. Mais le terrorisme est entrain de tout remettre en cause car le développement dans l’insécurité est une gageure.

C’est pour quoi la lutte contre Boko Haram doit être une sur-priorité. Ce qui est désolant, c’est le spectacle de démobilisation et d’amateurisme que donnent le gouvernement et l’armée face aux attaques criminelles des islamistes.

Par exemple lundi dernier à la suite du kidnapping de plus d’une centaine de jeunes filles dans une école de la ville de Dapchi, dans le Nord-Est du pays, les autorités ont beaucoup cafouillé en faisant de fausses déclarations sur le sort des victimes. C’est ainsi qu’elles ont annoncé avoir libéré la majorité des jeunes filles avant de présenter des excuses à la population. La vérité est que plus d’une centaine d’entre elles sont encore séquestrées par les terroristes.

En 2014, plus de 250 jeunes filles avaient été enlevées à l’école de Chibok et malgré une campagne de communication internationale et des actions militaires sur le terrain seules quelques dizaines ont pu être libérées après trois ans de captivité. Encore aujourd’hui plus d’une centaine demeure introuvable. L’Etat nigérian est en faillite dans ce domaine comme il l’est dans beaucoup d’autres.

Buhari doit se ressaisir et mobiliser les moyens nécessaires pour combattre les terroristes qui sont une menace terrifiante contre son pays et toute l’Afrique. En tant que tête de file de la CEDEAO, le Nigéria a une responsabilité majeure à assumer. Il en a les ressources financières et humaines. Reste l’engagement et le patriotisme.

Hélas, cela ne se décrète pas.