Le colonel malien Assimi Goita, « président de la transition »

Le nouveau gouvernement malien a proposé une transition de 5 ans à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Mais une dizaine d’organisations politiques maliennes ont rejeté fermement, dimanche 2 janvier, le projet présenté par le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, au chef de l’État ghanéen, président en exercice de la Cédéao.

La lettre de deux pages, rédigée en anglais, qui établit un calendrier de la transition d’une durée de 5 ans, a été publiée sur les réseaux sociaux.

L’échéancier prévoit un referendum constitutionnel en janvier 2024, des élections législatives et sénatoriales couplées en novembre 2025 et une élection présidentielle au plus tard en décembre 2026.

Selon la lettre qui a été publiée, ce programme fait suite aux résolutions des Assises nationales de la refondation qui recommandaient une prolongation de la transition de six mois à cinq ans.

Par ailleurs, il a également été décidé, lors des Assises, une réforme de la Constitution, l’adoption d’une nouvelle loi électorale, la mise en place d’un organe unique de gestion des élections et l’amélioration de la situation sécuritaire dans le pays.

Mais pour l’opposition, ce programme cache mal une volonté de rester au pouvoir encore cinq ans, de la part de la junte au pouvoir, voire une négociation avec la Cédéao.

Une dizaine d’organisations politiques ont, ainsi, publié, dimanche, un communiqué pour rejeter vigoureusement la mise en œuvre de toutes ces réformes. Elles fustigent le  « prolongement de la transition pour une durée cumulée de six ans et six mois » qui, selon eux, viole la charte de la transition.

Ces partis de l’opposition regrettent également que ce chronogramme n’ait pas fait l’objet de discussions et exhortent les autorités au respect de leurs engagements passés. Selon eux, il ne s’agit ni plus, ni moins, que  d’ « une tentative de confiscation du pouvoir par la force et la ruse » de la part des nouvelles autorités.

Ce chronogramme sera, sans doute, au centre des discussions lors du prochain sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Cédéao, le 9 janvier prochain. Il sera également l’objet principal des rencontres entre le médiateur de la Cédéao, Goodluck Jonathan, attendu au Mali demain mercredi, et les différents acteurs politiques du pays.