Au moment où certains observateurs s’attendaient à un revirement de la situation au Mali avec le retour au pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keita renversé par des militaires, les maliens se sont déjà tournés vers un avenir qui pourrait être prometteur, et dans lequel le président démissionnaire n’a pas de place. 

Selon des sources concordantes, IBK aurait clairement expliqué aux membres de délégation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qu’il ne veut plus reprendre le pouvoir. Ses homologues des pays voisins qui faisaient pression pour le voir reprendre son poste ont fini par comprendre que l’homme est déjà hors jeu. 

En effet, aujourd’hui le débat n’est plus de savoir si l’homme qui a contribué, avec son laxisme et sa faiblesse, à la dérive que connaît le Mali d’aujourd’hui sera rétabli dans ses fonctions. Il s’agit plutôt de savoir s’il sera libéré pour pouvoir quitter le pays vers l’exil. Certains évoquent déjà les Emirats arabes unis (EAU) comme destination pour le président déchu. 

Les discussions entre les émissaires de la CEDEAO et la Junte militaire ont d’ailleurs porté, dans une grande partie, sur l’importance de la préservation de l’intégrité physique d’IBK. Âgé de 75 ans et avec quelques soucis de santé, l’homme est de plus fragilisé par l’impact moral de son rejet par le peuple malien. 

Selon plusieurs observateurs, les discussions ont permis un revirement important dans la position adoptée par la CEDEAO dans la gestion de ce dossier. En effet, ceux qui ont condamné “le Putsch” semble être séduit par l’humilité apparente des chefs de la junte malienne, leur volonté affichée d’associer toutes la classe politique locale à la sortie de crise et leur engagement à respecter les droits humain.