Ancienne réunion du G5 Sahel en France 

L’armée malienne a annoncé hier dimanche, le retrait du pays du G5 Sahel, alliance militaire luttant contre les groupes terroristes dans la région. Pour justifier sa décision, la junte dénonce l’échec dans l’organisation de sommets au Mali et les manœuvres d’un État extra-régional.

 

« Le gouvernement du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe », rapporte le communiqué de l’armée malienne. Outre le Mali, le G5 Sahel, composé d’environ 5 000 militaires, est formé de la Mauritanie, du Tchad, du Burkina et du Niger.

Les relations bilatérales avec les pays du G5 Sahel « restent maintenues », a précisé le ministre malien de l’Administration territoriale, le colonel Abdoulaye Maiga, sur la télévision publique malienne.

Pour justifier sa décision, la junte a mis en avant le peu de progrès réalisés face aux insurgés et l’échec dans l’organisation récente de sommets au Mali. 

Une conférence des chefs d’États du G5 Sahel, prévue en février 2022 à Bamako, devait « consacrer le début de la présidence malienne du G5 [mais] près d’un trimestre après le terme indiqué [cette réunion] ne s’est toujours pas tenue », dit ce communiqué.

Bamako « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel », est-il indiqué dans le texte, sans mention de l’État en question.

Selon le gouvernement malien, « l’opposition de certains États du G5 Sahel à la présidence du Mali est liée aux manœuvres d’un État extra-régional visant désespérément à isoler le Mali », sans également préciser ce dernier État. Les relations entre le Mali et les pays européens, à commencer par la France, se sont largement dégradées ces derniers mois.

Bamako accuse le G5 Sahel de « perte d’autonomie » et d’être victime d’une « instrumentalisation » et d’un « dysfonctionnement grave » de ses organes.

Cette décision isole davantage le Mali de ses voisins, alors que le pays est ciblé par des sanctions économiques et diplomatiques de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) depuis le 9 janvier. Elle sanctionne l’intention de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années, après deux putschs – en août 2020, puis en mai 2021.