Le colonel malien Assimi Goita, « président de la transition »

 

Décidément, la junte au pouvoir continue sa fuite en avant, en ciblant la France, pour soulever les populations contre elle.

Dernier acte de manipulation théâtralisée : la sommation faite à l’ambassadeur  de France de quitter le pays.

C’est une décision lourde de conséquences  qui devrait provoquer une rupture des relations diplomatiques.

Parce qu’en toute logique, la junte devrait aussi rappeler l’ambassadeur du Mali en France.

Il y a recherche de buzz, dans la mesure où le prétexte  de ce choix extrême sont les « propos tenus par le ministre Jean Yves Le Drian, d’abord jeudi dernier : « la junte est illégitime et prend des mesures irresponsables » et,  ensuite vendredi : « la junte est hors de contrôle ».

Pourquoi ne pas avoir explosé de colère jeudi et exigé le départ de l’ambassadeur français. Pourquoi avoir attendu lundi ?

Pourquoi ne pas avoir rompu les relations diplomatiques  car ce n’est pas l’ambassadeur qui est en cause, mais le ministre des Affaires étrangères du gouvernement français.

Il faudrait aussi se poser la question de savoir pourquoi Paris  ne rompt pas ses relations diplomatiques avec le Mali ?

Dans la logique française, la junte est illégitime et ne représente donc pas le Mali démocratique.

C’est sans doute pourquoi, « il est pris note de la décision de la junte », sans plus.

Pour le moment ! Cette situation  de tension permanente, est-elle tenable ? Rien n’est moins sûr !

Au vu des actes posés par la junte, il y a une volonté de provoquer une rupture avec la France, en jouant la carte populiste jusqu’au bout d’une dérive névrotique, aiguillée par une soif de pouvoir inextinguible.

Jupiter rend fou celui qu’il veut perdre, n’est-ce pas ?

Ces colonels maliens  vont entrainer leur pays dans un isolement qui va peser sur son économie de manière  critique. Les finances publiques vont bientôt être exsangues, les marchés non approvisionnés, laissant se développer une pénurie grosse de toutes les révoltes.

L’objectif de la junte pourrait être de retourner une telle situation chaotique contre la France ?

Pour justifier ses propres lacunes, dans une course folle vers une chute inéluctable.

En attendant, il y a bien une montée des périls entre Bamako, prise en otage par des putschistes et Paris, en pleine interrogation.

La junte joue l’escalade ; Paris pense global, avec la présence des terroristes, celle des mercenaires de Wagner et la contagion des coups d’Etat  en Guinée et au Burkina.