Le colonel malien Assimi Goita, « président de la transition »

Les « concertations nationales de la refondation »  ont connu leur épilogue ,hier.

Largement boycottées par les partis politiques  importants et les leaders de la société civile ,elles ont accouché  de recommandations fourre-tout, souvent farfelues.

Ce simulacre de « dialogue national », a finalement mis à nu  la junte, qui avait pour seul but de les instrumentaliser  pour imposer une prolongation de la transition.

Mais, comme le courage leur a toujours manqué, ces « petits colonels », ont décidé de ne rien décider pour le moment.

Sur la table est posée la recommandation de prolonger la transition de 6 mois à 5 ans.

Un espace-temps élastique, pour essayer d’embobiner la CEDEAO -qui a été remerciée   par Goita qui lui demande aussi davantage de solidarité-

Il  faut entendre « de la souplesse dans le temps imparti, d’organiser les élections en Février 2022 ».

Mais la CEDEAO a bien réitéré sa position ferme d’imposer de nouvelles sanctions si le chronogramme était modifié.

Si la junte demande 6 mois ,cela pourrait être accordé , avec des garanties qui seraient données par les militaires.

Tout autre délai plus long, sera rejeté et entrainerait une nouvelle épreuve de force.

Dans l’état actuel des rapports de force ,la junte  n’a pas  les moyens de tenir la dragée haute à la CEDEAO.

Celle-ci a la possibilité de mettre à genoux le Mali, sur le plan économique ; mais cela provoquerait l’ire des populations.

C’est sur cette équation que joue la junte ,si on peut dire.

Goita aime le pouvoir et veut s’y accrocher ; mais n’ose pas assumer un rôle de dictateur.

Il n’en a pas  les épaules et n’ignore pas  ce qui était arrivé  à d’autres apprentis sorciers dans son pays.

Pourtant, il faudra bien qu’il fasse un choix ,après ces « concertations nationales », qui ne riment à rien  et qui resteront tristement célèbres dans les annales historiques du Mali.

Tous les yeux sont tournés vers Goita qui est dos au mur et qui n’a plus aucune marge de manœuvre.
Il peut ,peut-être gagner 6 mois ,pour préparer ses bagages ; ou alors  provoquer  un conflit ouvert avec la CEDEAO et toute la communauté internationale, dans un pays en proie au terrorisme ,avec un Etat central dont l’autorité s’arrête à Bamako et environs.

Goita est face à son destin !