La décision historique de la cour suprême kenyane d’invalider les résultats du dernier scrutin présidentiel du 8 août dernier ne passera pas sans dégâts ; recevant des menaces de la part de plusieurs leaders politiques et de leurs partisans, le président de la Cour, David Maraga a dénoncé, mardi, l’approche adopté par cette élite politique.

En effet, si cette annulation a été saluée par l’opposant Raila Odinga qui avait lui-même saisit la cour, la décision a provoqué la colère de son concurrent et président sortant Uhuru Kenyatta. Ce dernier qui avait vu sa victoire invalidée n’avait pas caché sa colère. Dans ce climat, le président de la Cour a déclaré à la presse que “des juges, particulièrement ceux de la Cour suprême (…) ont été attaqués, menacés et décrits de manière négative sur les réseaux sociaux”.

Poursuivant son intervention ce mardi, le président a fait savoir que la police a ignoré des appels à agir contre ces menaces. De leur côté, les partisans de Kenyatta ont manifesté devant le siège de la Cour suprême en criant à nouveau la victoire du président sortant. Des manifestations qui ont rapidement été dispersées par la police anti-émeute à l’aide de gaz lacrymogènes, apprend-on auprès de sources locales.

Chargé d’élaborer et de publier un rapport détaillé sur la décision de la Cour tout en faisant le point sur les irrégularités qui ont entaché ce scrutin, le président de la Cour Suprême a affirmé que ces derniers agissements ont pour objectif d’intimider les juges. Toutefois, le responsable a assuré que le rapport en question sera publié dans les délais prévus.