C’est sans doute celui que tout le monde attendait à la barre du tribunal de Conakry dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre 2009. Mais l’audition de l’ancien président Moussa Dadis Camara qui était prévue, avant-hier lundi, a été finalement repoussée au 12 décembre prochain.

C’est le lundi 5 décembre que Moussa Dadis Camara devait comparaître au procès du massacre du stade de Conakry. Mais l’ex chef de l’Etat n’a finalement pas pu être entendu par le tribunal. Appelé à la barre, l’ancien président guinéen ne s’est adressé à la Cour que pendant 7 minutes, affirmant au président du tribunal qu’il n’était pas en mesure de comparaître pour des raisons de santé.

« Je souffre depuis longtemps. Je ne suis pas au-dessus de la loi. Si vous m’obligez, j’essaierai d’être à votre disposition. Mais en toute sincérité, je ne me sens pas en état pour le moment. Je m’en remets à votre sagesse. Je n’ai pas le choix, monsieur le président », avait dit Dadis Camara au président du tribunal.

« Vous voulez dire que vous êtes souffrant, que vous n’êtes pas en mesure de vous adresser au tribunal ? », lui demanda le président du tribunal. L’ex chef de l’Etat répond par l’affirmative, indiquant avoir contracté le paludisme et être très affaibli.

Le président du tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara décide alors de lui donner une semaine pour se remettre et de renvoyer l’affaire au lundi 12 décembre prochain.

Il faut signaler que ce n’est pas la première fois que Moussa Dadis Camara alerte sur son état de santé défaillant. Le président du tribunal l’a d’ailleurs relevé devant la Cour. L’ancien président et ses conseils avaient déjà demandé un délai de trois semaines, désormais épuisé, pour être entendu, a rappelé Ibrahima Sory 2 Tounkara. Moussa Dadis Camara a, toutefois, réaffirmé sa volonté d’être entendu au plus vite, soulignant qu’il s’est battu pendant plus de 13 ans pour être devant le tribunal.

Mais les avocats des autres accusés, notamment ceux de son ancien Aide-de-camp, Toumba Diakité, ont accusé l’ancien président d’avoir peur d’affronter la justice et ont dénoncé une mesure dilatoire pour gagner du temps.

Moussa Dadis Camara est le neuvième prévenu à être appelé à la barre dans le cadre de ce procès, parmi les onze prévenus dans cette affaire. Après les accusés, les victimes et les témoins seront entendus par le tribunal. Ce procès du massacre du 28 septembre 2009, s’est ouvert à Conakry depuis deux mois maintenant.