La « dissolution » annoncée du FNDC (Front national pour la défense de la constitution), par la junte de Mamadi Doumbouya, n’a pas empêché ses partisans d’envahir les rues de Conakry pour manifester contre les putschistes militaires.

 

Une véritable démonstration de force politique et populaire pour défier la junte.

Et, attirer l’attention du monde entier sur ses exactions sanglantes contre les populations civiles.

Comme avec Alpha Condé,les jeunes guinéens refusent de courber l’échine et d’accepter la dictature qui étouffe leur pays depuis 64 ans.

`

Doumbouya doit savoir que la répression ,aussi féroce soit-elle, ne fera pas renoncer les citoyens qui sont déterminés à défendre leur liberté de choix, de manifester et  d’expression.

Le peuple guinéen a déjà payer un lourd tribut  de sang dans sa lutte contre les régimes successifs de Sékou Touré,Lansana Conté et Alpha Condé.

L’ethnicisme que ces différents régimes ont érigé en mode de gestion du pouvoir, n’a jamais empêché la lutte populaire  de s’enraciner dans le pays.

Doumbouya avait réveillé  la flamme de l’espoir,pour une Guinée libérée de la dictature ; mais  l’homme a retourné sa veste de libérateur ,pour enfiler  sa tenue d’oppresseur.

Il a appris à ses dépens qu’une seule déclaration de dissolution, ne suffit pas pour cadenasser les rues.

Les deux jeunes tués vont grossir les rangs des martyrs  que ce pays  abonné à la violence étatique ne cesse de « produire ».

Ainsi ,c’est un nouveau cycle cauchemardesque qui commence avec des criminels en kaki qui finiront bien par comprendre qu’ils ne réussiront pas avec les mêmes méthodes qui ont déjà échoué.

Instaurer un climat de terreur, en détruisant les maisons des opposants, en remplissant les geôles ,avec des arrestations arbitraires, ne peut pas brider l’élan de la révolte populaire contre l’injustice et les spoliations.

La communauté internationale, à commencer par l’UA et la CEDEAO,doit réagir avec fermeté et condamner la junte guinéenne.
Il urge de mettre la pression maximale pour imposer un chronogramme politique qui sera conclu par le retour des civils au pouvoir, le plus vite possible.

Le sang a déjà trop coulé en Guinée.

Si rien n’est fait, le massacre va continuer.